Le ministre s’attaque au dossier épineux du lait

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/La filière laitière est plus complexe en raison de sa dépendance de plusieurs paramètres et indicateurs et qui demandent énormément de réflexion, de stratégie à adopter pour son développement, c’est ce qu’a affirmé, hier, le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale. 

Selon le premier responsable du secteur, l’Algérie importe pour un volume de 180.000 tonnes de poudre de lait, en raison de l’accroissement de la demande sur la matière par les consommateurs. Pour ce qui est du détournement du produit pour son utilisation dans la production d’autres produits laitiers, le ministre affirme que son département fait le nécessaire pour résoudre cette question, tout en reconnaissant la difficulté de cette opération. Les producteurs du lait en sachet «subventionné» sont les mêmes qui produisent le petit lait et le lait cru en plus des yaourts et d’autres produits, ce qui rend de plus en plus difficile la mission du contrôle de son utilisation.

Importation de 20.000 génisses par an

Revenant sur la question de l’importation des génisses pleines, le ministre de l’Agriculture donne le chiffre des besoins du marché national, il affirme dans ce sens que son département table sur une importation de 20.000 têtes par an, tout en rappelant que le chiffre pourrait être revu à la hausse sur des demandes d’importations sont exprimées. Pour rappel, l’Algérie publie durant le mois courant les nouveaux cahiers des charges pour l’importation des génisses pleines destinées à la production laitière avec des conditions bien précises. Le ministère de l’Agriculture a fixé la condition entre «18 et 42 mois et un poids minimum de 480 kg», une manière selon lui d’encourager la production laitière et de réduire la dépendance du marché internationale.

«Plus de génisses pleines dans nos marmites»

Concernant l’abatage des génisses pleines, le ministre de l’Agriculture tire la sonnette d’alarme et affirme dans ce sens qu’il est interdit de procéder à l’abattage des génisses pleines. «Par le passé, malheureusement des génisses pleines ont fini dans la marmite, cette fois-ci, on a exigé aux importateurs de génisses de communiquer sur leur itinéraire et lieu d’élevage pour permettre un meilleur contrôle de la situation», explique-t-il. Concernant l’accompagnement, M. Henni affirme que l’Etat continue à consentir d’énormes efforts en la matière. Pour étayer ses dires, il évoque les différentes primes dont bénéficient les producteurs, les collecteurs de lait et les transformateurs. «Outre les autres facilitations en matière d’eau, d’électricité, les aliments et le soutien à l’investissement, l’Etat accorde des primes de 12 DA pour le producteur, 4 DA pour le collecteur et 5 DA pour le transformateur, ce qui laisse dire que l’Etat n’a jamais abandonné et continue à déployer les moyens nécessaires pour le développement de la filière», affirme-t-il.

A. B.

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«Le lait en sachet restera à 25 DA»

Le prix du lait subventionné ne sera pas revu à la hausse, a affirmé hier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni.

« Je vous l’annonce de manière formelle, il n’y aura pas d’augmentation du prix du lait en sachet subventionné. Il demeurera à 25 dinars », a indiqué M. Henni.

Cette déclaration intervient quelques semaines après l’entrée en vigueur de la loi de finances pour l’année 2022  qui prévoit la création d’un dispositif national de compensation au profit des ménages qui y sont éligibles. La politique de subvention sociale devrait connaître ainsi, à partir de 2022, un passage de la subvention généralisée à celle ciblée, orientée aux ménages nécessiteux à travers un programme de transfert monétaire direct.

 « C’est une question de politique publique et l’avenir nous le dira plus (…) Nous parlons d’une subvention ciblée pour les familles dans le besoin, mais pour l’instant ce n’est pas à l’ordre du jour et le lait restera à 25 dinars le sachet », a-t-il encore souligné.