Le Moyen-Orient sur une poudrière

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Par Amar R.

Encore engluée dans une guerre génocidaire qu’elle mène contre Ghaza depuis plus de six mois, et qui lui a valu d’être mise au banc des nations, et après s’être attaquée au consulat d’Iran en Syrie, l’entité sioniste maintient à dessein son attitude belliqueuse envers les pays arabes de «l’axe de la résistance», faisant courir le risque de conflit régional au Moyen-Orient

De nouvelles attaques contre l’Iran, non revendiquées mais attribuées au gouvernement sioniste, viennent renforcer ce scénario catastrophe, pourtant le gouvernement de l’occupation appelle de tous ses vœux pour sortir de son isolement, tant interne qu’auprès de l’opinion publique internationale.

Des explosions qui résultaient de la défense aérienne frappant trois drones de type quadricoptère ont résonné hier au-dessus de la ville d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, que certaines sources ont décrit comme une attaque de l’armée sioniste. Mais Téhéran a minimisé ces incidents, qualifiant l’incident d’attaque menée par des «infiltrés», plutôt que par Israël.

 Pas de représailles de Téhéran

Face aussi à la découverte de missiles Blue Sparrow à moyenne portée, de fabrication sioniste, lancés depuis les airs, qui ont été découverts dans plusieurs villes irakiennes, l’Iran qui est sur le pied de guerre depuis quelques jours, a non seulement minimisé de l’impact de ces incidents, mais aussi indiqué qu’il n’avait aucun plan de représailles.

Un haut responsable iranien a, en effet, déclaré à Reuters que «la source étrangère de l’incident n’a pas été confirmée. Nous n’avons reçu aucune attaque extérieure et les discussions penchent davantage vers une infiltration que vers une attaque ».

Jonathan Lord, responsable du programme de sécurité au Moyen-Orient au Center for à New American Security, un groupe de réflexion américain, a déclaré que «cela semble indiquer que l’Iran cherche à se retirer du rebord, à minimiser l’impact de l’attaque, et peut-être redescendre l’échelle d’escalade à partir d’ici ».

Pour sa part, le gouvernement sioniste qui n’a pas pour habitude d’annoncer, ni de revendiquer ses actions extérieures, y compris celle menée contre le consulat d’Iran à Damas, n’a pas dérogé à la règle, et maintient le suspense sur sa responsabilité dans ce qui s’apparente à une riposte aux attaques des drones et missiles iraniens. Si l’ancien ambassadeur sioniste à Washington a déclaré que l’entité occupante avait tenté de «trouver un équilibre entre la nécessité de réagir et le désir d’entrer dans un cycle d’action et de contre-réaction», le peu d’empressement à riposter à l’Iran, en revanche, peut s’expliquer par plusieurs raisons.

Appels à la désescalade 

D’abord, par le fait que toute riposte, aussi minime soit-elle, est porteuse d’escalade, préjudiciable à l’entité sioniste, si l’on prend en considération les menaces de représailles de l’Iran contre toute attaque aussi minime soit-elle contre son territoire. Les Etats-Unis qui seraient impliqués de fait, en fournissant logistique et renseignements, ont averti qu’ils ne prendraient pas part à toute action de cet acabit, mettant en garde le premier ministre Benjamin Netanyahu contre l’escalade dans ce conflit, même si ce dernier n’est pas tenté de le prendre en compte. Étant actuellement en phase de «survie politique», le chef de file sioniste a intérêt à prolonger indéfiniment la guerre à Ghaza, et à créer de nouveaux fronts qui lui permettent de se soustraire à la justice et aux poursuites judiciaires pour corruption qu’il traîne.

Ce dernier préfère peut-être tempérer sa réaction face à l’Iran, le temps de la mise en place d’une coalition internationale, englobant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, à côté des pays arabes ayant participé à intercepter les drones et missiles iraniens, dont les Emirats arabes et la Jordanie. Mais ce projet pour lequel œuvre Netanyahu à travers des actions d’inimitié envers les pays de la région (Syrie, Liban) poussant l’Iran à riposter est voué à l’échec. A en juger par les appels à la désescalade de la part des pays européens et des menaces de Téhéran contre l’implication des voisins arabes dans une éventuelle attaque contre elle.

A.R.