Malek Bennabi, un penseur de la civilisation

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Une rencontre autour de l’œuvre du penseur et philosophe algérien Malek Bennabi se tiendra samedi 17 février au palais des raïs Bastion 23. L’événement, intitulé « Malek Bennabi : une pensée universelle », est organisé par le magazine L’ivrEscQ et les éditions Samar.

PAR DELLOULA MORSLI

Considéré comme l’un des penseurs les plus influents du XXe siècle. Les concepts de Malek Bennabi ont traversé les frontières, et ses idées restent influentes encore aujourd’hui. Son œuvre a été traduite dans plusieurs langues et est lue partout dans le monde. Le programme de la rencontre promet d’être riche avec pas moins d’une dizaine d’intervenants qui traiteront, tour à tour, de 10h à 16h, les thèmes de la décolonisation, de l’universalité de l’islam, du dialogue interculturel… Des sujets chers à Bennabi.

Parmi les personnalités qui animeront cet événement : l’écrivaine Nadia Sebkhi, l’éditrice Nora Bouzida, l’universitaire Hichem Cherrad et l’historien Mohamed Cherif Ghebalou. Malek Bennabi accorde une importance capitale aux idées dans le développement d’une civilisation. Pour lui, elles constituent le socle de la réflexion critique, indispensable pour questionner les paramètres établis. Il rejette l’idée de fonder une civilisation uniquement sur des aspects matériels ou sur l’autorité et le pouvoir de certains individus. Il prône un
équilibre où l’intellect, la sagesse et la spiritualité coexistent et s’harmonisent avec les personnes et les moyens matériels. Ses écrits étaient souvent controversés, car ils remettent en question de nombreuses idées reçues sur la société musulmane. Il soutenait que le déclin de cette civilisation était dû à plusieurs facteurs, notamment la perte de créativité et de curiosité intellectuelle.

Né le 1er janvier 1905 à Constantine, Malek Bennabi entame son éducation à l’école coranique de Tébessa puis à l’unique établissement scolaire de la ville. De retour à Constantine, il poursuit ses études au collège Ould Ali et à la médersa, obtenant son diplôme en 1925. En 1930, il quitte l’Algérie pour étudier à l’université de Paris, où il est influencé par Emile Durkheim.

De retour en Algérie, il devient professeur et journaliste. Son premier grand ouvrage, « Le Phénomène coranique », est publié en 1946. Prolifique auteur, Malek Bennabi a produit plus de vingt ouvrages. Homme engagé, il aspirait à travers ses écrits à éveiller les consciences et à revigorer la société musulmane. Il n’a pas cessé de dénoncer l’administration coloniale
française, tant par ses écrits que par ses conférences. D’ailleurs, on lui doit le concept de « colonisabilité », qu’il introduit dans son ouvrage « Vocation de l’islam » paru en 1954. La journée consacrée à Malek Bennabi sera ponctuée de témoignages et d’une chronologie éditoriale de l’ensemble de ses œuvres. Les auteurs présents auront également l’occasion de dédicacer leurs livres.

D. M