Maroc : une manifestation contre la vie chère réprimée à Casablanca

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Maroc : une manifestation contre la vie chère réprimée à Casablanca

Les forces de sécurité marocaines ont réprimé hier à Casablanca une manifestation contre la vie chère et l’inaction du gouvernement à laquelle avait appelé la confédération démocratique du travail (CDT, syndicat).

Plusieurs milliers de personnes venues des quatre coins du pays ont répondu à l’appel de
la CDT et se sont rassemblées dans le centre historique de la capitale économique, pour réclamer la hausse des salaires et la baisse des prix, scandant des slogans qui visaient le gouvernement. « Justice pour les travailleurs », « augmentation des salaires », « protection du système des retraites » ont notamment scandé les manifestants.

Des bousculades et échauffourées ont éclaté avec les forces de l’ordre, disposées tout autour de la place pour réprimer cette manifestation, selon les médias.

« C’est une honte, la subsistance des travailleurs est en danger », ont protesté les manifestants, presque tous vêtus de chasubles, brassards et casquettes jaunes, la couleur de la CDT.

« Comment les plus modestes peuvent-ils vivre » avec l’envolée des prix des aliments ?, ont-ils lancé. Initialement, la CDT souhaitait organiser une marche nationale à Casablanca mais le défilé a été interdit par les autorités locales, a raconté Tarik Alaoui Housseini, membre du conseil national du syndicat. « On s’en est tenu à un sit-in », a-t-il expliqué.

« Nous sommes ici pour crier notre mécontentement contre l’envolée des prix et les attaques contre le pouvoir d’achat », a expliqué un membre de la CDT, Abdellah Lagbouri.

La fédération de la gauche démocrate et socialiste, qui a participé à la manifestation, a condamné avec force l’agression dont a été victime son secrétaire général, Abdeslam Aziz, de la part des forces de sécurité qui ont fait usage de « violence excessive ».

« Cette manifestation a enregistré des agressions et provocations de la force publique envers les protestants », selon un communiqué du parti.

Des vidéos publiées par plusieurs partis et instances ayant participé à ce rendez-vous ont
montré les interventions musclées des forces de sécurité contre les manifestants, lesquels
ne faisaient que crier leur ras-lebol.

Le parti de la voie démocratique (Annahj Addimocrati) a également dénoncé le « blocus »
imposé par les forces du Makhzen sur les manifestants.

D’autres actions pour commémorer le soulèvement du 20 juin 1981

Plusieurs partis et organisations avaient appelé leurs militants et tous les Marocains à prendre part à ce rendez-vous, en signe de protestation contre les conditions dans lesquelles vit la classe ouvrière, soulignant que le fait de répondre à cet appel vient de la conviction que la lutte sur le terrain est l’arme de tous ceux qui sont touchés par les
politiques discriminatoires adoptées par le régime du Makhzen.

Le Maroc est confronté à une flambée des prix, en particulier des produits alimentaires, qui
touche les ménages les plus modestes (+16,3% sur un an).

La CDT dénonce « l’inaction du gouvernement qui n’a pas appliqué l’accord social conclu
l’an dernier », selon Nadia Soubat, membre du bureau exécutif du syndicat.

Dans le même sillage, le front social marocain a annoncé l’organisation de plusieurs sit-in
dans tout le territoire marocain, le 20 juin, pour commémorer le soulèvement du 20 juin 1981 à Casablanca et protester contre la persistance des prix élevés.