Moins de frilosité et plus de crédits à l’économie : Les banques de plus en plus prêteuses

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Moins de frilosité et plus de crédits à l’économie : Les banques de plus en plus prêteuses

Par R. Akli

Le secteur bancaire national semble commencer enfin à rompre avec la grande frilosité qui a marqué ces quelques dernières années son activité en termes d’octroi de crédits à l’investissement, encouragé sans doute par l’amélioration de son niveau de liquidité, mais aussi et surtout par les gages donnés récemment par le président de la République en faveur de la dépénalisation de certains actes de gestion.

Evolution de 8,75%

De fait, selon les données dévoilées avant-hier sur les ondes de la radio nationale par le président de l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef), Lazhar Latrèche, le volume des crédits accordés par l’ensemble des banques algériennes au 31 décembre 2022 a marqué une évolution appréciable de l’ordre de 8,75%, comparativement à l’exercice précédent.

La nouvelle orientation donnée au secteur bancaire, a-t-il indiqué dans le même contexte, est de privilégier le financement de l’économie nationale dans son volet investissement.

Une évolution positive qui, faut-il le croire, laisse surtout entrevoir la fin de l’attitude de grande frilosité qui a marqué ces dernières années les banquiers algériens, notamment ceux du secteur public, devenus pour ainsi dire de plus en plus réticents à signer des décisions de crédits, après le triste épisode des fonds détournés durant la décennie précédente par les oligarques de l’ancien régime.

Les crédits perdus des banques par le fait de l’ancienne oligarchie s’élevaient à près de 6000 milliards de dinars, dont à peine 10 à 15% ont pu être récupérés, avait indiqué en ce sens le président de la République lors d’une entrevue avec des représentants de médias nationaux en avril 2021.

Interrogé à propos de ces créances colossales non récupérées par les banques algériennes, le président de l’Abef avait fait valoir avant-hier que ces dernières avaient hérité d’une certaine situation de gestion et qu’elles sont aujourd’hui en train de l’assainir pour pouvoir redémarrer sur de bonnes bases.

Aussi, avait-il assuré, les dossiers de crédit sont traités dans un délai ne dépassant pas les 20 jours, tandis que les délais moyens de traitement de ceux liés aux grands investissements sont de seulement 30 jours.

Financer l’investissement

Devenues plus prêteuses, car désormais moins frileuses, les banques locales semblent ainsi déployer de plus en plus d’efforts pour parvenir à améliorer leurs performances dans la collecte des ressources financières, mais aussi et surtout leur contribution au financement de l’investissement et de la croissance.

Une tendance que traduisent d’ailleurs les derniers chiffres publiés par la Banque d’Algérie (BA), institution en charge de la supervision du système bancaire national, qui faisait état récemment, à travers sa dernière note de conjoncture, d’un encours global de crédits accordés à l’économie, atteignant plus de 10.202 milliards de dinars à fin septembre 2022, contre un peu plus de 9794 milliards de dinars à fin 2021, soit une hausse de 4,17%.

Le volume des crédits aux entreprises publiques, est-il précisé par la même institution, a progressé de 6,3% sur la même période, tandis que ceux alloués aux entreprises privées et aux ménages ont enregistré des hausses respectives de 1,57% et 7,73%.

R.A.