Projets éoliens marocains au Sahara occidental occupé: un stratagème qui ne tient pas la route (Washington Times)

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Dernier stratagème marocain au Sahara occidental: La gifle du gouvernement allemand

Le Washington Times a consacré, mardi, un article à la question sahraouie dans lequel il a soutenu que « le dernier stratagème » du Maroc qui consiste à construire des installations d’énergie éolienne dans les territoires sahraouis est voué à l’échec, puisque déjà, selon le journal, les produits en provenance du Sahara occidental illégalement occupé « ont du mal à être vendus à l’international ».

Dans son article d’opinion, David Keene, rédacteur en chef au Washington Times, rappelle certains faits marquant le dossier sahraoui, soulignant que « l’occupation du territoire sahraoui par le Maroc a été brutale ».

« Les mouvements internationaux de défense des droits humains se plaignent continuellement des abus commis contre les personnes qui y vivent. Le Maroc maintient une présence militaire lourde et coûteuse pour contrôler le territoire occupé. Mais sans beaucoup de succès, le peuple du Sahara occidental n’étant pas prêt à renoncer ni à son identité, ni à son désir d’indépendance », écrit l’auteur.

Aujourd’hui, et en raison de la détermination du peuple sahraoui, d’après Keene, « les produits en provenance de ce territoire illégalement occupé ont du mal à être vendus à l’international, mais le Maroc continue d’essayer de trouver les moyens d’y parvenir ».

Il affirme que certains gouvernements ont saisi des navires transportant du phosphate provenant du Sahara occidental, et la Cour européenne de justice a déclaré « illégal » tout accord entre l’Union européenne et le Maroc qui inclut les eaux du Sahara occidental.

Il y a quelques années, rappelle le journaliste, Rabat a même négocié un accord avec une compagnie pétrolière internationale pour explorer la région à la recherche de pétrole, mais ce « deal » a été jugé « illégal » par le conseiller juridique des Nations unies.

En 2020, l’ex-président américain, Donald Trump, a publié un tweet dans lequel il a reconnu la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental, mais cela « n’a eu que peu d’impact, que ce soit sur la politique américaine ou sur l’attitude des nombreux pays qui soutiennent les conclusions de l’ONU et de la Cour internationale de justice », fait remarquer M. Keene.

A ce titre, le rédacteur en chef du Washington Times rapporte que « pour maintenir la neutralité des Etats-Unis, le Maroc dépense énormément pour les lobbyistes de Washington et a récemment été surpris en train de soudoyer des membres élus du Parlement européen ».

Ce dernier anticipe encore par rapport au « dernier stratagème » du Maroc, qui consiste à construire d’énormes installations d’énergie solaire et éolienne dans les territoires occupés pour exporter de l’électricité vers l’Europe.

Le Maroc espère sans aucun doute que « la soif d’énergie de l’Europe persuadera ses clients d’ignorer les subtilités juridiques ». Mais, pour l’éditorialiste, « il y a fort à parier que Rabat échouera à nouveau, même si certains acteurs internationaux du climat l’applaudiront sans aucun doute pour avoir placé le changement climatique et l’énergie solaire au-dessus des besoins d’un peuple soumis ».

Cet effort équivaut, dit-il, à une campagne visant à « blanchir son occupation », comme l’a récemment déclaré un défenseur des droits humains du Sahara occidental à un journaliste de Forbes, note encore David Keene.

Enfin, il souligne que l’ONU et le monde affirment que la solution réside dans l’organisation d’un référendum libre et démocratique qui permettra au peuple sahraoui de disposer de lui-même.