Révision du code du travail, retraite après 32 ans d’exercice… Les propositions de l’UGTA

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Par Amar R.

Ayant exprimé un certain nombre de revendications d’ordre salarial et de dialogue social, le 1er mai, au président de la République, qui a été «réceptif», le secrétaire général de l’union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takjout, est revenu longuement sur ces «demandes qui touchent à la vie quotidienne des travailleurs», rappelant que «la vie sociale et le pouvoir d’achat ne se résument pas seulement au seul volet des augmentations de salaires».

Lors de son passage à la radio nationale, le patron de l’UGTA a néanmoins longuement insisté sur la promotion du dialogue social pour régler les problèmes des travailleurs, notamment les conflits de travail et faire évoluer les lois du secteur. Il a estimé que le dialogue social est «synonyme de prise de conscience concernant l’économie du pays, pour faire avancer les grandes décisions», le considérant comme la «clé de voûte» de tous les problèmes inhérents à la gestion du pays.

Un conseil national du travail

M. Takjout a révélé avoir présenté beaucoup de revendications le 1er mai au président de la République qui a été «très réceptif», parmi lesquelles la création d’un conseil national du travail, qui «doit être composé de confédérations syndicales patronales et des travailleurs pour faire évoluer les lois du travail, anticiper sur les conflits en évitant le recours à la justice».

Le SG de la centrale syndicale a indiqué, dans ce sens, avoir soumis au président de la République une proposition portant sur le prolongement du congé de maternité pour les parturientes dont les enfants sont victimes de malformations lors d’un accouchement, qui a été «acceptée sur le plan du principe», comme il a évoqué la question du choix d’adopter le travail à mi-temps pour ces mêmes femmes, ainsi que pour les cancéreux et les malades chroniques. «Ces décisions s’inscrivent dans le progrès d’une société», a-t-il affirmé.

Révision du code du travail

Abordant la question de la révision des lois du travail, le patron de la première centrale ouvrière du pays a toutefois fait état de «désaccords» en précisant qu’«il y a des choses acceptables dans la loi et des choses qui méritent d’être revues et corrigées», pour révéler que «l’UGTA est en discussion pour installer une commission pour faire des propositions dans ce sens».

Pour autant, M. Takjout a invité tous les syndicats à engager une discussion autour de certaines questions, à l’instar du droit de grève, avant de faire état de certains articles «très intéressants» dans le code du travail, notamment celui relatif à «la numérisation et la représentation». Il a souligné à ce propos qu’«il faut déterminer la représentativité de chaque syndicat», afin que «le mensonge soit mis de côté et que la transparence soit de mise».

Selon lui, «la réunion tripartite (gouvernement-patronat-syndicats) est une bouffée d’espoir pour tout le monde», indiquant que «c’est intéressant pour les syndicats et pour les pouvoirs publics», soulignant l’importance de «retrouver la ligne de conduite et instaurer la culture du dialogue».

Il a révélé que des commissions sont mises en place et «doivent réfléchir à l’organisation interne aux syndicats, pour changer les méthodes et les mentalités dans les syndicats», car, ajoute-t-il, «il y a des résistances au changement».

Une conférence nationale sur la santé mentale des travailleurs

Interrogé sur la question de la révision du pouvoir d’achat et de l’augmentation du SNMG, le secrétaire général de l’UGTA a indiqué que le pouvoir d’achat ne se résume pas seulement aux augmentations de salaires, appelant à mettre l’entreprise au cœur du débat.

Selon lui, les augmentations de salaires exigent une économie forte, préconisant de «faire de la pédagogie auprès des travailleurs pour aider l’entreprise et gagner la bataille de la productivité».

Pour ce qui est de la suppression de l’IRG pour les salaires inférieurs à 30.000 DA et de la question de les élargir à d’autres salaires, Amar Takjout a affirmé qu’il faut trouver «une compensation financière», car «cela affecterait le trésor public». «Il est impératif d’engager une discussion autour de cette question», a-t-il dit, tout autant d’ailleurs qu’au sujet de la question de l’imposition de l’IRG aux pensions des retraites, a ajouté l’orateur.

A une question sur le départ à la retraite après 32 ans d’exercice, le SG de l’UGTA a estimé qu’une discussion doit être menée, à ce sujet, en lien avec la pénibilité, évoquant un travail de réflexion que l’UGTA avait fait sur la pénibilité et la haute pénibilité, qu’il suggère de «reprendre en tripartite ou en bipartite» car «cette demande se fait sentir à des niveaux divers».

La santé mentale des travailleurs est une des questions qu’on a posées au président de la République, a-t-il dévoilé encore, avant d’annoncer que l’UGTA organise, avant la fin de l’année, une conférence nationale sur la santé mentale des travailleurs.

A.R.