PAR NABIL M.
Après des années de préparation, le premier pas vers la réalisation des premières centrales
solaires photovoltaïques pour la production d’énergie solaire vient d’être finalement franchi. Les sociétés nationales et étrangères ayant remporté l’appel d’offres national et international lancé l’année dernière pour la production de 3000 MW d’énergie solaire photovoltaïque ont signé, jeudi, leurs contrats avec le groupe Sonelgaz, marquant ainsi un « tournant décisif et un grand pas dans le développement des énergies renouvelables et respectueuses de l’environnement en Algérie », a souligné le ministre de l’énergie, Mohamed Arkab, lors d’une allocution prononcée à cette occasion. Ces entreprises ont été retenues suite à deux appels d’offres lancés par Sonelgaz en 2023, pour la réalisation de plusieurs centrales, dont une quinzaine dans 12 wilayas pour le premier appel d’offres et cinq autres centrales dans 5 wilayas pour le deuxième, pour une production totale de 3000 MW, ce qui représente, selon le ministre de l’énergie, « une nouvelle opportunité qui permet aux sociétés nationales, privées et publiques, de développer l’intégration industrielle et de concrétiser des partenariats avec des entreprises étrangères, qui contribueront au renforcement des capacités des ressources humaines et au transfert de technologie dans ce domaine ».
Une vingtaine de centrales photovoltaïques seront réalisées
Pour le premier appel d’offres lancé par Sonelgaz en février 2023, il s’agit de la réalisation de 15 centrales solaires photovoltaïques, d’une capacité totale de 2000 MW, réparties entre une capacité de 80 à 220 MW chacune et qui seront installées dans 12 wilayas. Pour cet appel d’offres, Sonelgaz a signé 14 contrats avec huit soumissionnaires. La réalisation de deux centrales est revenue à une société algérienne, trois à des groupements algériens mixtes et la réalisation de neuf autres centrales est revenue à des sociétés étrangères, alors que la part d’une autre centrale ayant été annulée et sera relancée. Cet appel d’offres, faut-il le rappeler, a attiré pas moins de 140 sociétés, dont 34 algériennes et 106 étrangères d’une vingtaine de nationalités. S’agissant du deuxième appel d’offres, lancé par le groupe Sonelgaz en juillet 2023 et qui concerne le projet de production de 1000 MW, connu par l’appellation « Solar 1000 MW », il consiste en la réalisation de cinq centrales solaires photovoltaïques d’une capacité de 50 à 300 MW chacune, réparties sur cinq wilayas.
Sonelgaz a ainsi signé pour cette offre six contrats avec quatre soumissionnaires ayant remporté l’appel d’offres. Ainsi, la réalisation de deux centrales a été attribuée à une société algérienne, deux autres à des groupements algériens mixtes et la réalisation
de la cinquième centrale est revenue à une société étrangère. L’appel d’offres a attiré 139 sociétés, dont 36 algériennes et 103 étrangères de 24 nationalités, dont une société algérienne mixte. Il est à noter que le cahier des charges élaboré par Sonelgaz prévoit un taux d’intégration nationale de pas moins de 35% à exiger aux sociétés qui se chargeront de la réalisation du projet, et ce, à travers l’acquisition de matériels, tels que les structures des panneaux solaires, les câbles et les transformateurs auprès de sociétés algériennes.
Un objectif de 15.000 MW à l’horizon 2035
La signature de ces contrats représente ainsi la première étape de la concrétisation de l’ambitieux programme de développement des énergies renouvelables en Algérie, qui vise à atteindre 15.000 MW d’énergie solaire photovoltaïque à l’horizon 2035 dans plus de 40 wilayas du territoire national. Ces grands projets s’inscrivent dans une dynamique de développement économique durable en créant des milliers d’opportunités d’emploi et en transférant des technologies et des techniques avancées dans le domaine des énergies propres.
Une opportunité pour les sociétés nationales, privées et publiques, d’être au diapason du développement dans le secteur des énergies renouvelables, tant en matière de réalisation que de fabrication des équipements ou de services. Avec les capacités naturelles et humaines dont dispose le pays, notamment avec ses 300 jours d’ensoleillement au cours de l’année, l’Algérie pourrait devenir un important producteur d’énergie électrique à partir d’énergie renouvelable et aussi un exportateur fiable d’électricité vers les pays voisins et l’Europe, comme c’est le cas aujourd’hui pour le gaz, dont elle est connue en étant un fournisseur fiable.
N. M.
