Face au déficit hydrique qui s’installe, en raison de la faible pluviométrie enregistrée dans une vingtaine de wilayas, le gouvernement a tracé un programme d’urgence d’approvisionnement en eau potable tout en prenant des mesures pour les périmètres agricoles.
PAR AMAR R.
Lors de sa réunion hebdomadaire présidée hier par le premier ministre Aïmene Benabderrahmane, le gouvernement a entendu une communication sur l’état
d’exécution du programme d’urgence adopté lors de la réunion du gouvernement
du 11 janvier dernier, qui concerne 19 wilayas, afin d’assurer un approvisionnement régulier de la population en eau potable durant l’année en cours.
Selon le communiqué du premier ministère, la communication présentée par
le ministre de l’hydraulique a permis également d’examiner l’état d’avancement des
projets en cours d’exécution visant à garantir la sécurité hydrique sur les court et
moyen termes.
Un programme d’urgence a été élaboré
pour juguler la crise qui touche une vingtaine de wilayas les plus impactées par le déficit en eau potable et qui consiste à effectuer des transferts d’eau vers des barrages alimentant les régions connaissant des problèmes accrus d’alimentation en eau, la réalisation des forages, le dessalement de l’eau de mer, la réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation agricole.
Devant ce déficit en pluviométrie qui a induit le faible taux de remplissage des barrages, l’accélération du rythme de réalisation des stations de dessalement de l’eau est
devenue une priorité pour les pouvoirs publics. L’Etat a en effet consacré en 2022
des investissements importants pour la réalisation de nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer afin de renforcer les capacités du pays en matière de mobilisation des ressources en eau.
Les pouvoirs publics ont lancé la réalisation de nouvelles stations pour porter leur
nombre à 19 à l’horizon 2024, la stratégie de l’Etat en la matière est de faire passer le taux
de couverture des besoins en eau potable des wilayas du littoral et des régions avoisinantes, à partir des eaux dessalées, à près de 42% en 2024, avant d’être porté à 60% en 2030.
Le président de la République a affirmé, à partir de la wilaya d’Oran, que le dessalement de l’eau de mer est « la solution la plus sûre pour approvisionner le citoyen en
eau potable ». « Le recours au dessalement est un choix sage et nécessaire. C’est une solution alternative et durable pour assurer l’approvisionnement des citoyens en eau
potable dans les grandes villes comme Alger, Oran et Constantine », a-t-il affirmé.
Le programme du gouvernement vise à augmenter, d’ici l’année prochaine, le taux
d’approvisionnement des stations de dessalement de l’eau de mer de 17% à 60%, et ce,
dans la capitale en tant que projet-pilote.
« Un taux qui sera revu à la hausse dans une deuxième phase pour atteindre 100% en
2030 afin d’obtenir la sécurité hydrique du pays et de trouver des alternatives permanentes en réponse à la demande croissante résultant de la forte croissance démographique dans les grandes villes », a-t-il affirmé.
Des mesures d’urgence en faveur des agriculteurs
Le gouvernement s’est également enquis des mesures prises pour pallier le
stress hydrique impactant les périmètres agricoles. La communication conjointe présentée par le ministre de l’hydraulique et celui de l’agriculture s’inscrit dans le cadre
du suivi permanent des cultures stratégiques contribuant à assurer la sécurité alimentaire nationale en vue de prendre les mesures correctives nécessaires, notamment celles relatives à la campagne céréalière qui fait l’objet d’un suivi rigoureux par
le comité national installé au ministère de l’agriculture et du développement rural.
Dans ce cadre, des mesures d’urgence ont été adoptées en faveur des agriculteurs,
notamment à travers le recours à l’irrigation d’appoint et au forage des puits avec l’utilisation des systèmes d’irrigation économes d’eau qui permettent d’économiser jusqu’à
70% de cette ressource et d’obtenir de meilleurs résultats.
A. R.
