Tabi : «L’argent du peuple algérien sera récupéré»

0
1009
Blanchiment d'argent et financement du terrorisme: 4 décret exécutifs examinés

Par R. Akli

C’est un ministre de la Justice déterminé, droit dans ses bottes et résolument sûr du bien-fondé de sa démarche et de son aboutissement, qui est venu s’exprimer avant-hier devant la presse sur le dossier délicat, mais néanmoins primordial, de la récupération des biens publics détournés tout au long de la décennie précédente.

«L’argent du peuple algérien sera récupéré !», a ainsi martelé sur un ton ferme, à maintes reprises et avec force conviction, Abderrachid Tabi, au sortir d’une séance plénière au conseil de la nation, consacrée à l’examen du projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment d’argent.

Comme pour adresser un message clair et catégorique à tous ceux qui émettent des doutes sur la capacité de la puissance publique à mener à bien une opération aussi complexe que la restitution à la collectivité nationale des fonds et biens pillés sous l’ancien régime, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a ainsi fait montre de certitude, d’autorité et d’engagement total à aller de l’avant pour tracer et mettre la main sur tout l’argent spolié au Trésor par d’anciens oligarques, aujourd’hui en prison pour la plupart.

Un message on ne peut plus ferme qui s’inscrit en droite ligne avec le discours tenu récemment par le président de la République, réaffirmant non seulement la détermination sans faille de l’État à poursuive la lutte contre la corruption, mais aussi son engagement total à ne guère lésiner sur les moyens et les efforts pour recouvrer les fonds publics. «20 milliards de dollars ont déjà été récupérés à l’intérieur du pays et nous poursuivrons l’opération de recouvrement du reste des fonds détournés», avait ainsi indiqué le chef de l’Etat lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, fin décembre dernier.

Un chiffre pour le moins important, mais qui, à peine quelques jours plus tard, a été vite réactualisé à la hausse par les services du ministère de la Justice, dont les bilans précis sur cette opération affichent un montant de l’ordre de 27 milliards de dollars de fonds récupérés, selon les informations obtenus et publiées le 24 décembre 2022 par L’Algérie Aujourd’hui.

Des capitaux colossaux désormais récupérés au profit du Trésor, ce qui dénote à la fois de l’efficacité de la démarche des pouvoirs publics enclenchée en ce sens, mais aussi de l’ampleur des fonds volatilisés durant la décennie précédente en raison de la généralisation des pratiques de corruption et de dilapidation de l’argent de l’État.

D’où justement la complexité de l’opération de récupération de ces fonds, comme l’a souligné du reste le chef de l’État, tout en réaffirmant son engagement à ne rien céder, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Des montants faramineux ont été détournés vers l’étranger en 10 à 12 ans, avait-il affirmé à cet égard, en ajoutant que désormais la majorité des pays européens acceptent de prêter main-forte à l’Algérie et ont affiché «leur disponibilité à coopérer avec nous pour le recouvrement de ces fonds et leur restitution au Trésor de l’Etat algérien, pour peu que les procédures légales soient respectées».

Des biens importants, tels que des hôtels de luxe et autres, ont été également identifiés «et nous avons été officiellement saisis pour les récupérer», a en outre assuré le premier magistrat du pays.

C’est dire en définitive que bien que complexe et ardue, de par notamment l’envergure des fonds ciblés et les difficultés à les tracer dans certains paradis fiscaux, l’opération menée par l’État pour récupérer les biens pillés des Algériens s’avère pour le moins efficace et donne des résultats probants au vu des saisies réalisées jusqu’ici.