Tebboune répare une injustice

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Tebboune

L’année 2023 sera-t-elle l’année de l’université algérienne ? C’est en tout cas ce que laisse penser l’important intérêt qu’accorde l’Etat à l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur en menant une réforme de fond en comble.

PAR WAFIA SIFOUANE

Que ce soir au niveau des programmes universitaires, des œuvres universitaires ou encore de la recherche scientifique, l’Etat a donné cette année un véritable coup d’accélérateur pour la réforme de l’université algérienne.

En février dernier, le ministre de l’enseignement supérieur Kamel Baddari, suite à un mouvement de protestation initié par les titulaires de magistères et doctorats demandeurs d’emplois, avait promis à ces derniers de trouver des solutions pour absorber le chômage de l’élite.

Chose promise, chose due. Hier et à l’issue du Conseil des ministres, le président de la République a donné un avis favorable à la proposition du ministre pour l’intégration et le recrutement des titulaires de magistère et doctorat à des postes universitaires.

Aussi, autre bonne nouvelle pour le staff formateur de l’enseignement supérieur, à savoir les enseignants et les chercheurs, dont le chef de l’Etat a ordonné la révision des salaires selon le grade scientifique au plus vite en soulignant que cette catégorie qu’il considère comme « la matière grise et la soupape de sécurité de l’Algérie dans tous les secteurs » doit bénéficier du plus grand intérêt du gouvernement.

Pour rappel, le gouvernement avait d’ores et déjà entrepris quelques mesures pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des enseignants chercheurs avec le lancement de nouvelles primes, dont la prime d’excellence scientifique, l’allocation de loyer, une indemnité pour les charges pédagogiques, scientifiques et numériques ainsi qu’une subvention pour couvrir les frais de formation à l’étranger.

Attirer le maximum d’étudiants vers les spécialités scientifiques

La réunion du conseil des ministres a aussi été l’occasion de revenir sur la préparation d’une révision globale des statuts des enseignants universitaires afin de correspondre à la dynamique et à la nouvelle stratégie du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, rapporte le communiqué de la présidence.

Par ailleurs, sachant que plus de 21% des bacheliers issus des filières scientifiques optent pour des spécialités sociales, le chef de l’Etat a donné instruction pour multiplier les efforts pour attirer le maximum d’étudiants vers des spécialités scientifiques qu’il a qualifiés de « réservoir de la nation pour les différentes institutions de l’État ».

Une mesure qui concorde parfaitement avec la feuille de route de l’Etat algérien, qui compte faire de l’université algérienne un leitmotiv pour l’économie nationale, et cela en
encourageant l’entrepreneuriat et les projets innovants.

Des «décisions historiques», selon le Cnes 

Pour conclure, Abdelmadjid Tebboune a exhorté le gouvernement à adopter une vision prospective scientifique basée sur la vision de la nouvelle Algérie, qui consiste à abandonner les modèles traditionnels d’enseignement supérieur et à accorder une plus grande attention à la diversification des disciplines en phase avec les tendances mondiales, rapporte le communiqué.

De son côté, le coordinateur national du conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), Abdelhafid Milat, a qualifié ces décisions d' »historiques » et a tenu à remercier le chef de l’Etat pour ces nouveaux acquis.

S’agissant du statut particulier de l’enseignant du supérieur, le syndicaliste a fait savoir que quatre réunions de travail ont déjà été tenues avec des représentants de la fonction publique. « Le projet de loi est finalisé à 90% », a-t-il fait savoir.

W. S.