Une démarche pour l’inscription d’Urar Lkhalat au patrimoine de l’humanité

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Une démarche pour l'inscription d'Urar Lkhalat au patrimoine de l'humanité

Une démarche est en cours pour l’inscription du chant populaire féminin « Urar Lkhalat » (chant féminin) au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco, a-t-on appris hier auprès de la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou, à l’occasion du lancement du premier festival dédié à cet art.

S’exprimant à la conférence inaugurale de ce festival, animée par l’ancien animateur à la Chaîne II de la radio nationale, Abdelmadjid Bali, sous le thème « Urar Lkhalat, le chant féminin ancestral, un patrimoine toujours vivant », la directrice de la culture a indiqué qu’une démarche pour l’inscription de cet art patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco a été entamée par le centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH).

Cette initiative, tout comme le festival, vise à préserver et à perpétuer le chant populaire féminin pratiqué dans plusieurs régions d’Algérie, dont la Kabylie, les Aurès et le Sud entre autres, a-t-on noté lors de cette conférence.

« Les pionnières de la pratique de ce chant en milieu citadin sont Lla Yamina, Lla Zina et Lla Ouenissa », a-t-il dit, relevant que « de 1923 jusqu’au milieu des années 1940, il n’y avait pas d’Urar Lkhalat en tant que genre structuré exigeant plusieurs chanteuses.

Il y avait plutôt des chants traditionnels féminins dont ‘Achewiq’ et ‘Lhiha’ », a souligné Abdelmadjid Bali qui a fait la chronologie d’Urar Lkhalat en milieu citadin.

« Ce chant populaire qui a connu une période de rejet de la part de la société le jugeant dépassé, notamment à partir des années 1970 avec l’apparition de la chanson kabyle moderne, retrouve ces dernières années ses lettres de noblesse en revenant sur le devant de la scène artistique, notamment dans les villages où les enfants encouragent leurs mamans et proches à chanter et où des jeunes filles intègrent les troupes féminines qui pratiquent ce chant », a observé le conférencier.