Vol de tuyaux de cuivre, de compteurs de gaz, d’eau et d’électricité dans les cités AADL et LSP : Un fléau qui prend de l’ampleur

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Le vol des tuyaux de cuivre, de compteurs de gaz et d’électricité prend de l’ampleur, notamment ces dernières années. Ce phénomène, voire fléau, gangrène les cités AADL, LSP et du social. Il est en train de se banaliser, sans que cela offusque les structures en charge de ces cités.

PAR ADEL C.

Signalé à travers les différentes communes de la capitale, notamment au niveau des nouvelles cités, le vol des câbles et des compteurs affecte les citoyens qui attendent une solution à ce problème. Selon de nombreux témoignages des locataires que nous avons rencontrés à Ouled Fayet, Birtouta, Fouka ou encore Sidi Abdallah, des dizaines, voire des centaines de cas de logements « visités » par les voleurs sont à signaler dans chaque cité. Et ce n’est pas tout, des milliers de vols sont enregistrés et partagés sur les réseaux sociaux où l’on peut constater les dégâts causés par ces malfaiteurs.

Ces voleurs, généralement des jeunes dont le modus operandi est toujours le même, opèrent à l’aide de petites camionnettes pour le transport de leur butin. « Des plaintes sont déposées contre les malfaiteurs, mais aucune suite ne nous a été donnée », nous a ainsi déclaré Nasreddine, un jeune citoyen rencontré dans la cité AADL Plateau sud (Ouled Fayet) avant d’ajouter : « Rien ne garantit que ces actes vont cesser. »

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Selon certains locataires rencontrés sur site, beaucoup d’interrogations persistent. Fatah, la quarantaine, est parmi eux, il nous dira à ce sujet. « Je n’arrive pas à comprendre certains faits. Quand la cité est encore sous le contrôle de l’AADL, il ne se passe jamais rien, on ne signale aucune dégradation et encore moins un vol. Dès lors qu’on nous remet les clés, et que ces logements passent sous notre responsabilité, comme par enchantement, ou malédiction, les vols commencent et en grand nombre.

Personnellement, je m’interroge. Je n’accuse personne ni aucune structure, mais l’interrogation est quand même légitime », dirat-il, avant d’ajouter : « Je pense qu’il faut
quand même se poser ces questions. Pourquoi donc ces vols se font juste après le départ des agents de l’AADL ? »

A Birtouta, où sont implantés plusieurs sites AADL, la cité 550 logements n’a pas été épargnée par le vol des tuyaux et de compteurs. « Il y a quelques semaines, un vol a été
commis en plein jour », nous a confié Kamel. Puis, il a enchaîné : « L’appartement visé se trouve au rez-de-chaussée, un voleur est entré par effraction d’un des balcons. Il n’a pas hésité à forcer la porte-fenêtre. Une fois à l’intérieur de l’appartement, il a récupéré presque douze mètres de tuyaux. Heureusement que l’un des locataires l’a repéré et a donné l’alerte. Plusieurs voisins l’ont chassé. Tellement il a été pris par surprise qu’il n’a pas pu récupérer son butin.

Les locataires des 1200 logements commencent à obtenir les clés de leurs appartements, il va falloir qu’ils soient doublement vigilants pour éviter un tel scénario. » Rien qu’hier, le vol de compteurs de gaz et de tuyaux dans une résidence située au domaine Roukhi a failli provoquer une catastrophe. Heureusement qu’une locataire d’un immeuble à côté a senti l’odeur du gaz et a alerté Sonelgaz. Les agents de cette entreprise, arrivés en urgence, ont constaté que plusieurs compteurs et des tuyaux ont été cisaillés provocant de grande fuite de gaz qui s’est accumulé dans la cave et qui, selon un technicien présent sur place, pouvait provoquer l’explosion de cet immeuble et toucher même celui d’à côté.

Clôturer les cités, digicode et caméras… des solutions coûteuses Pour barrer la route aux voleurs, les locataires disposent de plusieurs options, mais la plupart sont coûteuses, à l’image des clôtures installées autour des cités. D’ailleurs, ce n’est pas tout le temps que les citoyens se mettent d’accord pour concrétiser ce projet, un projet qui ne voit souvent pas le jour à cause de la grosse paperasse et les autorisations exigées pour qu’il puisse voir le jour. Une clôture peut coûter de 20 000 DA jusqu’à 50 000 DA par ménage, d’après ce que nous avons pu apprendre.

Dans l’une des cités LPP, une grande bataille a été engagée par les bénéficiaires des logements pour qu’ils puissent avoir le dernier mot dans ce dossier. La mise en place d’un système de surveillance vidéo ne peut pas se faire sans les autorisations requises. Enfin,
un digicode est l’option la plus utilisée dans les nouvelles cités. Elle permet de réduire les
risques mais ne résout pas le problème définitivement. Au moment où ce phénomène ne cesse de préoccuper les nouveaux bénéficiaires d’appartements AADL, des efforts sont fournis pour que les malfaiteurs soient sanctionnés à chaque fois, sauf que ce n’est tout le temps que les coups de filet sont efficaces, à la grande déception des citoyens victimes de ces dépassements.

A. C.