Voyage en Tunisie :Pourquoi il n’y a pas eu de rush

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frontière tunisiennes

Après deux ans de fermeture dans le cadre des restrictions imposées pour la lutte contre le Coronavirus, l’Algérie et la Tunisie ont décidé de rouvrir la frontière terrestre. Dans ce sens neuf postes frontaliers ont été ouverts. Le but de cette diversification est d’avoir moins de pression pour l’accès étant donné que la Tunisie s’affiche comme la destination préférée des Algériens. L’année d’avant le Covid, environ 3 millions de touristes se ruaient vers le pays voisin.

Au niveau du poste frontalier d’Oum T’boul situé dans la wilaya d’El Tarf, plus de 1,5 million de voyageurs avaient été enregistrés. A Melloula, le transit des voyageurs était compris entre 13.000 et 14.000 par jour. Alors, qu’en est-il du rythme de flux cette année ?

Selon les médias tunisiens, 800 personnes algériennes se sont rendues en Tunisie, le 15 juillet, à travers le poste frontalier Melloula. Ce chiffre laisse voir que le transit des voyageurs a nettement diminué par rapport aux années précédentes.

L’estimation avancée par le président du Syndicat national des agences de tourisme contacté par nos soins pour les besoins d’un précédent article s’avère bien pensée. «Cette année, le flux ne sera pas aussi important», avait suggéré M. Saïd Boukhelifa dans une déclaration à l’Algérie Aujourd’hui. Notre interlocuteur s’attend à un chiffre inférieur à celui de 2019.

Selon lui, seulement «1million d’Algériens sont supposés rejoindre le sol tunisien cette année pour passer leurs vacances». Pour quelles raisons ?

Ça coûte plus cher 

Les prix fixés pour un titre de séjour en Tunisie s’avèrent beaucoup plus cher que les années qui ont précédé le Covid-19. Les tarifs proposés pour un voyage par bus oscillent entre 50.000 DA et 60.000DA en fonction de l’hôtel choisi. Le touriste est donc tenu de payer, presque le double de ce qu’il dépensait jusqu’à 2019.

D’après le président du Snat, le coût «a augmenté d’environ 40%». A cette hypothèse censée être à l’origine du recul de la demande s’ajoutent plusieurs autres raisons.

«Manque» de commodités aux frontières

Selon la présentatrice de l’émission la Matinale diffusée par la radio tunisienne Shems FM, le média a été destinataire de beaucoup de messages. «Nous avons reçu beaucoup de messages des Algériens qui demandent de revoir le transit qui est épuisant», a-t-elle annoncé.

Dans ce sens, les mesures prises aux frontières tunisiennes sont pointées du doigt. Le journaliste tunisien Mohammed Boughellab, invité par la radio, reproche aux autorités de son pays ne pas avoir pris «les mesures nécessaires pour l’accueil des touristes».

Parmi ces mesures, le journaliste dénonce le manque de prestations de service au niveau du poste frontalier le plus important. «Entre Alger et Melloula, le voyageur passe quatre heures en moyenne. En arrivant à Melloula, il ne trouve ni cafétéria ni restaurant ni sanitaires», s’est insurgé l’invité de la radio tunisienne Shems FM. «Au total, pour se rendre en Tunisie depuis Alger, le voyageur doit passer 14 heures dont 4 entre Melloula et Hammamat. Pour aller à Sousse il lui faut 5 heures. C’est inacceptable !» s’est indigné l’invité de la radio Shems FM.