100 personnalités demandent au Palais de rompre avec Israël : Le front anti-normalisation s’organise

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Le PJD, parti islamiste au pouvoir, n’est pas le seul à afficher son opposition à la normalisation du Maroc avec Israël.

En effet, plusieurs manifestations de rue, parallèles à la contestation de la dégradation du pouvoir d’achat, ont eu lieu au Maroc ces derniers mois pour dénoncer la normalisation avec Israël.

La semaine dernière, ce sont des groupes d’étudiants qui ont appelé à une «intifada» contre cette décision «honteuse», pour reprendre les mots de l’un d’entre eux.

Mais ce week-end, la contestation a pris une autre forme avec cette tribune publiée jeudi 23 mars et signée par 100 personnalités «respectées et respectables» de la société civile marocaine.

Cette initiative est l’œuvre de plusieurs organisations, dont le mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) et la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) qui prône, depuis 2004, le boycott des institutions académiques et culturelles israéliennes.

Les signataires demandent au gouvernement marocain de reconsidérer sa décision de normaliser les relations avec Israël et de rompre tout lien avec ce pays.

Ils estiment que la situation dans les territoires occupés s’est aggravée avec l’arrivée du nouveau gouvernement israélien, dont certains membres se déclarent « fascistes ».

La plateforme a déjà recueilli les signatures d’activistes, journalistes, universitaires et intellectuels marocains. Ils appellent à une rupture avec le gouvernement Netanyahu et le système «d’apartheid qui occupe la Palestine».

Sous l’égide de l’ancien président américain Donald Trump, le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations fin 2020, en échange de la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis occupés.

Le communiqué officiel marocain avait soutenu que le soutien à la cause palestinienne serait maintenu, soulignant le statut du roi Mohamed VI en tant que « président du comité Al Qods », mais parce que depuis, aucun acte en faveur des Palestiniens ni aucune condamnation contre Tel-Aviv n’ont été enregistrés de la part du Palais, la réponse de la société civile marocaine commence à se dessiner.

Il semble que le recadrage de PJD par Rabat il y a quelques semaines ait eu l’effet inverse.

Plusieurs actions sont attendues par les Marocains, qui, peut-être, auront eu une prise de conscience collective à la suite des massacres quotidiens dans les territoires occupés.

Y.C.