140 DA le kg, la pomme de terre reprend son envol

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/La pomme de terre fait parler d’elle. Dans les grandes surfaces, comme chez les épiciers les prix sont repartis à la hausse ces derniers jours. La reine de l’assiette algérienne demeure trop chère sur le marché à l’approche du mois sacré. Son prix donne le tournis, la pomme de terre est désormais inaccessible pour les classes diminuées.

Avec 140 DA le kg, le produit reste inaccessible pour les bourses moyennes durant cette période de grandes dépenses ménagères. L’Association de protection des consommateurs tire la sonnette d’alarme et appelle les autorités compétentes à mettre de l’ordre dans un marché qui «échappe complètement» au contrôle. Contacté par nos soins, le président de la Fédération algérienne de la protection des consommateurs, Mohamed Toumi, estime que cette situation est la résultante de l’absence, pour ne pas dire la défaillance, des services du contrôle du ministère et leur incapacité à réguler le marché. «Cette hausse des prix ne concerne pas uniquement la pomme de terre mais tous les produits agricoles. Le marché échappe complètement au contrôle du ministère du Commerce qui est le premier responsable de cette situation», accuse-t-il. Pour lui, «la faillite du système de contrôle, de l’approvisionnement et le refus de certains agriculteurs de recourir à la collecte de ce produit en raison de l’absence de la main d’œuvre, ce qui est faux, sont à l’origine de cette hausse des prix», explique-t-il. Pour M. Toumi, la responsabilité est partagée entre les ministères du Commerce et de l’Agriculture et de l’autre côté les agriculteurs qui imposent leur dictat.  

Importation de 100.000 tonnes pour inonder le marché

Pour parer à cette situation, le ministère du Commerce et celui de l’Agriculture ont annoncé l’importation de 100.000 tonnes de pomme de terre pour inonder le marché durant le mois sacré. Une décision qualifiée de «louable» par M. Toumi qui espère qu’elle aura des résultats sur le marché. «C’est une bonne nouvelle, l’inondation du marché avec de forte quantité de pomme de terre importée permettra de casser les prix qui ne cessent d’augmenter», affirme-t-il. En fait, à l’approche du mois sacré, les ministères de l’Agriculture et du commerce ont instruit leurs services de procéder à l’installation des marchés de proximité pour face à la spéculation et la hausse des prix sur le marché et garantir l’approvisionnement régulier en matière de produits de large consommation. Samedi dernier, le ministère du Commerce a ordonné «à ses services de coordonner les efforts avec les autorités locales pour l’ouverture des marchés de proximité à l’approche du mois sacré», lit-on dans le communiqué dudit ministère.  Enfin, la question de la hausse des prix de la pomme de terre devrait être prise au sérieux par les responsables des secteurs concernés dont «le ministère de l’Agriculture et du Commerce qui sont les premiers responsables de cette situation et ils sont appelés à trouver des solutions plus efficaces pour résoudre cette problématique sempiternelle de la hausse des prix de la pomme de terre en particulier, et des produits agricoles en général» explique M. Toumi. Selon notre interlocuteur, la problématique importante à résoudre pour l’instant est celle de la régulation du marché et l’application de la loi contre les contrevenants, «la spéculation, qui est pourtant incriminée par la loi, bat son plein, mais il semble que les agriculteurs ne sont pas inquiétés !»  explique-t-il.

A. B.