Education : Le Cnapeste renonce à la grève et exige des garanties

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/Retour à la normale au sein des écoles ou presque avec l’annonce du gel de la grève hebdomadaire initiée par le Conseil national des personnels du secteur ternaire de l’éducation depuis le 2 novembre dernier.

En effet, après plusieurs semaines de débrayage, le syndicat a décidé de mettre un terme à son action mais maintient toujours son boycott administratif, une nouvelle manière de faire pression sur la tutelle sans porter atteinte à l’intérêt des élèves, selon le porte-parole du Cnapeste. «Le gel de la grève est un véritable signe que l’enseignant est vraiment conscient de l’importance de cette période pour les élèves des différents cycles. L’école algérienne a subi un grand retard cette année à cause de la crise sanitaire, le maintien de la grève aurait eu une incidence importante sur le bon déroulement de l’année scolaire, c’est pour cela que nous avons opté pour cette décision. En plus d’être des enseignants, nous sommes des parents aussi mais il existe de nombreuses revendications socioprofessionnelles qui nécessitent une prise en charge sérieuse et ça c’est un fait sur lequel il est impossible de faire l’impasse», déclare Messaoud Boudiba. Parmi les revendications soulevées par le Cnapeste, l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs du secteur de l’éducation, le droit au logement, le droit à la retraite anticipée et retraite sans conditions d’âge. Le syndicat a aussi fait part de nombreuses réclamations sur le plan pédagogique et professionnel notamment concernant les concours de promotion et le manque de postes budgétaires. «La décision de suspendre la grève est la preuve de notre intention de calmer les choses et d’instaurer un climat de stabilité, cependant le gouvernement se doit de nous donner quelques garanties et montrer quelques prémices de changements», indique le syndicaliste.

Sans bulletins, les élèves et les parents dans le flou

Effectif depuis le 1er trimestre de l’année scolaire, le boycott administratif utilisé par le Cnapeste comme moyen de pression sur le ministère de l’Education nationale inquiète de plus en plus les élèves et leurs parents. Se plaignant de ne pas avoir reçu les bulletins de leurs enfants, les parents d’élèves dénoncent le manque de transparence concernant l’évaluation trimestrielle et la prise en otages de leurs enfants. «Ma fille est en 2e année secondaire, certes les enseignants leur ont délivré les notes mais à aucun moment, le bulletin ne m’a été remis. Trouvez-vous normal que l’on ne sache pas la moyenne de son enfant qui est à une année aussi importante de son cursus scolaire ? Ma fille est vraiment perdue, elle ne sait pas si elle doit redoubler d’effort ou maintenir la même cadence, il est n’est pas normal d’infliger un stress supplémentaire aux enfants !» déclare Sihem M., parente d’élève. De son côté, le Cnapeste considère ce boycott comme une simple «opération technique», selon Messaoud Boudiba.  Même si le syndicat a lancé un message de paix à la tutelle, il n’écarte pas l’éventualité de hausser le ton pour le 3e trimestre en cas de non satisfaction de ses revendications.

W. S.