24 février 1971 – 24 février 2024. Régulation du marché et développement de la production gazière : L’Algérie toujours aux premières lignes

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Le marché mondial du gaz va se redessiner à Alger

Dans un marché gazier international en pleine mutation, le défi est celui du retour aux fondamentaux du marché, mais aussi de la garantie de sa durabilité. Sur ce point, l’Algérie se positionne en cheffe de file des Etats du Gecf pour permettre aux pays producteurs de s’imposer comme un acteur clé sur le marché et de faire profiter les populations locales de la richesse de leur soussol. Et pour atteindre cette finalité, il est question de garantir la souveraineté des Etats membres sur leur richesse en s’alignant sur la position algérienne qui date du 24 février 1971, le jour de la nationalisation des hydrocarbures.

PAR ABDELLAH B.

Dans son allocution à l’occasion de la célébration du 53e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale sur les hydrocarbures, Abdelmadjid Tebboune a affirmé dans ce sens que « nous comptons sur la tenue du 7e sommet du Gecf à Alger pour le développement d’une exploitation optimale de cette ressource ». En fait, l’évolution du marché mondial a fait émerger de nouveaux défis pour les pays producteurs, identiques à ceux qui ont déjà existé par le passé, notamment l’intervention des facteurs exogènes et les tentatives des pays consommateurs pour la dérégulation du marché en jouant sur les prix, notamment dans les pays de l’espace européen, et ce, depuis la crise ukrainienne.

Une tentative qui s’est heurtée à la position algérienne qui a exprimé un refus catégorique à la politique européenne de plafonnement des prix du gaz. Une décision qui a confirmé la position algérienne de maître du jeu en matière d’approvisionnement de ses clients, comme elle avait déjà fait dans le passé, soit par l’indexation des prix du gaz sur celui du pétrole
durant les années 80, ou encore par l’imposition des contrats à long terme, tout en s’orientant ces dernières années à l’amélioration de la production pour gagner de nouveaux marchés d’une part et répondre à une forte demande sur le marché local. Une démarche qui a fait de l’Algérie un fournisseur « fiable et sûr ». Des éléments qui font de l’Algérie un exemple à suivre parmi les pays du Gecf en matière de défense de ses intérêts sur la scène internationale.

Retour aux fondamentaux

Le dérèglement du marché gazier international a longtemps souffert de l’intervention des facteurs exogènes pesant sur l’évolution des cours. Et l’un des défis majeurs des pays producteurs durant la rencontre d’Alger du 29 février au 2 mars prochain. Sur ce point, ces derniers peuvent tirer enseignement de l’expérience algérienne dans ce domaine pour arriver à peser sur le marché d’un côté et de l’autre défendre la position du gaz dans le mix
énergétique mondial. Autrement dit, déjouer les tentatives des pays consommateurs de renverser la donne, et cela en imposant de nouvelles règles sur le marché beaucoup plus favorables aux pays producteurs et consommateurs à la fois.

Garantir la durabilité du marché gazier

Outre le retour aux fondamentaux qui est une nécessité, l’apparition ces dernières années de nouveaux acteurs sur le marché énergétique, notamment dans le renouvelable, le discours anti-fossile constitue une menace directe à l’intérêt des pays producteurs du gaz. Dans ce sens Abdelmadjid Tebboune a mis l’accent sur les engagements de l’Algérie pour l’accompagnement de la transition énergétique, tout en mettant en avant les engagements du pays visant à « accompagner le processus de transition énergétique réussi et à se positionner en tant qu’acteur clé dans la production de l’électricité, l’intensification du reboisement et la biodiversité ».

L’un des points cardinaux de la déclaration d’Alger lors du sommet du Gecf devrait se focaliser sur l’avenir de ce marché gazier et la nécessité de la transition énergétique. Une manière de permettre aux pays producteurs de tirer profit de cette richesse actuellement très convoitée. En effet, l’enjeu est donc d’imposer sur le marché international le gaz comme une énergie « durable et propre » avec des prix répondant à la seule règle du marché. Pour cela, les pays producteurs sont dans l’obligation d’agir et de réagir en bloc pour défendre leurs intérêts.

A. B.