9e cérémonie de la Journée du Manuscrit Francophone : Les Algériens absents faute de visas

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Yasmina Khadra

/Après que la précédente cérémonie de la Journée du Manuscrit Francophone a été annulée suite à l’instauration d’un couvre-feu à Paris, l’édition 2021 a bien eu lieu avant-hier soir en présence de plus de 300 invités, auteurs, ambassadeurs, et de nombreux représentants de la francophonie mais pas des Algériens.

Des absences remarquées surtout que des Algériens étaient en course pour plusieurs prix mais faute de visas, ils n’ont pas pu faire ce voyage. Cette situation a bien évidemment interpellé ceux qui y ont assisté surtout que les dossiers de visa des Algériens ont été déposés plusieurs semaines avant la date de leur départ pour l’hexagone mais surtout parce qu’il n’y avait aucune raison valable pour qu’ils essuient des refus. Au terme d’une soirée bien animée, sept prix ont été remis aux lauréats. Le plus grand gagnant a été Youssef Bendekhis. L’auteur Algérien a raflé le grand prix de cette 9e édition grâce à son roman « Lettre d’un inconnu ».

Pourtant, les autres candidats africains étaient présents !

Ce qui a déçu le plus les candidats algériens, c’est la manière avec laquelle ils ont été traités. En effet, plusieurs, pour ne pas dire la majorité, de leurs concurrents étaient présents et s’ils ont pu assister à cette 9e cérémonie du Manuscrit Francophone, c’est tout simplement parce qu’ils ont obtenu le fameux sésame pour accéder au territoire français. N’ayant pas pu obtenir le visa, les auteurs algériens ont bien pu être victimes de la crise créée par Macron et la France avec l’Algérie.

Yasmina Khadra dénonce

Dans un long message qu’il a posté sur sa page Facebook, Yasmina Khadra, président de cette 9e Cérémonie du Manuscrit Francophone, a regretté l’absence des Algériens «Les Algériens ont été les grands absents de la 9e Cérémonie des prix du manuscrit francophone auxquels ils étaient nominés. Pourtant, d’autres lauréats potentiels étaient présents, venus de plusieurs pays africains. Mais pas les Algériens, même pas autorisés à être célébrés comme ils le méritent. Ils n’ont pas eu de visas, pour causes (absurdes) d’impératifs sanitaires. Cependant, bien qu’absents, ils ont eu gain de cause. Je leur ai rendu hommage à cet événement que j’ai présidé, mais le plus bel hommage est venu de Youssef Bendekhis, qui n’était pas là, mais qui a été le grand gagnant de la soirée. A lui seul, il a obtenu DEUX prix pour son roman « Lettre d’un inconnu ». Le Prix du roman et le Grand Prix de la 9e cérémonie du Manuscrit Francophone. J’en étais doublement fier et heureux.» Et d’ajouter : «Un jour, je l’espère, aucun obstacle, aucun prétexte, aucun impératif n’empêchera les Algériens d’aller où leur mérite les réclame. Pour cela, les décideurs de notre pays devront cogner sur la table afin que nous soyons respectés et libres de circuler partout dans le monde que nous regardons derrière un miroir sans tain comme si nous n’en faisions pas partie.»

F. C.

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La liste des Algériens nominés

Essai

L’Aquaculture et la permaculture globale, d’Ahmed Ouhala

Témoignage

Itinéraire d’un indigène, de Latra Kebir (Algérie)

Poésie

Effluves de la vallée, de Douadi Boussella

Fragments d’étoiles, de Boualem Mihoub

Roman

Lettre d’un inconnu, de Youssef Bendekhis

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