Ahmed Attaf met les choses au clair : «M. Tebboune n’a attendu le feu vert de personne»

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Il s'est exprimé sur le Washington Post. Niger, les mises en garde de Attaf

Dans une déclaration, jeudi à Berlin, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a affirmé que Abdelmadjid Tebboune n’a attendu le feu vert de personne pour lancer l’initiative de paix pour mettre fin au conflit
entre la Russie et l’Ukraine, confirmant que la souveraineté et l’indépendance de la décision algérienne sont loin d’être une vue de l’esprit mais une réalité du terrain.

Lors d’une conférence de presse avec son homologue allemande, Mme Annalina Baerbock, tenue au terme de sa tournée européenne, le chef de la diplomatie algérienne a tenu à faire deux précisions à l’auteur d’une question y afférente, en indiquant que « le président de la République n’a attendu le vert de personne pour lancer son initiative de paix », que « l’initiative découle de sa propre volonté », ajoutant qu’il s’agit d' »une mission de paix ».

Pour expliquer les tenants et aboutissants de la démarche du président de la République, le chef de la diplomatie algérienne a convoqué l’histoire, plus exactement « l’ère soviétique », où « l’Ukraine et la Russie étaient parmi les plus proches amis de l’Algérie, et mon pays entretenait des relations très intimes avec ces deux pays », a-t-il dit.

Aussi, « il est difficile de trouver un pays qui est aussi affecté par ce qui se déroule
aujourd’hui et qui est aussi peiné par ce qui se déroule entre l’Ukraine et la Russie », a-t-il ajouté.

Abdelmadjid Tebboune a « proposé cette offre de médiation en guise de contribution pour instaurer la paix et l’entente entre ces deux amis de l’Algérie », a affirmé Attaf, avant de faire état de la réponse du président de la fédération de Russie.

« Lorsque nous avions fait cette offre de médiation, le président Vladimir Poutine a fait une déclaration publique et officielle lors d’une conférence de presse, où il a déclaré son acceptation de cette médiation, exprimant le souhait qu’elle puisse rencontrer la même
disposition de la part de l’Ukraine », a-t-il révélé.

Aussi M. Attaf devait insister, en affirmant : « Notre objectif aujourd’hui est d’édifier
cette passerelle, et l’opération est toujours en cours. »

Souveraineté et indépendance de la décision de l’Algérie

Cette déclaration du ministredes affaires étrangères Ahmed Attaf se veut l’expression de la souveraineté et de l’indépendance de la décision algérienne, comme clamée par le président de la République lors de sa visite en Russie (du 14 au 17 juin), lorsqu’en répondant à une question sur des pressions auxquelles serait soumise l’Algérie en raison de ses relations avec la Russie, Abdelmadjid Tebboune a souligné que « les Algériens, nés
libres, resteront souverains dans leurs décisions et leurs positions ».

A cette occasion, le président de la République avait, rappelle-t-on, remercié son homologue russe Vladimir Poutine d’avoir accepté la médiation algérienne dans le conflit
opposant la Russie à l’Ukraine, affirmant que l’Algérie « sera à la hauteur de cette confiance ».

Pour sa part, Poutine a remercié l’Algérie et Tebboune pour cette disposition à fournir des efforts de médiation dans le conflit opposant son pays à l’Ukraine.

Rappelant que l’Algérie est membre du groupe de contact de la ligue arabe sur l’Ukraine, Poutine a indiqué avoir expliqué à Tebboune « la vision russe, les origines de ce conflit et les circonstances qui l’entourent ».

Le président russe a fait savoir qu’il allait recevoir des chefs de délégation du continent africain pour débattre de l’initiative proposée par l’Algérie pour le règlement du conflit russo-ukrainien.

A. R.