Aroldo Curzi Mattei, président de la fondation italienne Enrico-Mattei : «Nous ne sommes pas là que pour le gaz et le pétrole»

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Par Zine Haddadi

Reçu hier au niveau de l’agence algérienne de la promotion de l’investissement, Aroldo Curzi Mattei, président de la fondation italienne Enrico-Mattei, a fait savoir que de nombreux opérateurs économiques italiens se montrent très intéressés à l’idée d’investir en Algérie, notamment dans le domaine de l’industrie et de l’agriculture.

« Le respect », « la transparence », représentent la base de la manière de travailler entre l’Italie, à travers la fondation Mattei, et l’Algérie, a souligné Aroldo Curzi Mattei dans ses déclarations en marge de son passage à l’AAPI.
Ce dernier a mis en avant les domaines qui focalisent l’intérêt à l’investissement en Algérie du côté italien. Ainsi, le secteur agro-industriel, la production laitière, la production du biodiesel, la santé et la robotique ont été cités comme les secteurs ciblés par les investisseurs.
L’Algérie s’est fixé comme objectif d’attirer les investisseurs étrangers à travers les facilitations qui leur sont accordées dans le cadre du nouveau code de l’investissement promulgué récemment.

L’Algérie suscite l’intérêt des opérateurs italiens 

Le climat des affaires en Algérie est décrit comme « magnifique » par Aroldo Curzi Mattei.
L’Algérie et l’Italie ont pu renforcer ces dernières années des relations exceptionnelles à bien des égards. Les visites de haut niveau entre responsables italiens et algériens en sont le parfait exemple.
La visite du président Sergio Mattarella et celle de Giorgia Meloni en Algérie et celle de Abdelmadjid Tebboune en Italie ont consolidé des relations déjà bien fortes.
Dans le secteur de l’énergie, les deux pays ont renforcé leur coopération. Eni, le géant italien, est le premier investisseur étranger dans le secteur des hydrocarbures en Algérie.
Néanmoins, la relation entre l’Algérie et l’Italie ne saurait se limiter au domaine énergétique. C’est ce qu’a d’ailleurs rappelé Aroldo Curzi Mattei, qui évoque le développement d’une véritable politique industrielle entre les deux pays, ce qui représente, selon lui, un élément d’une extrême importance pour l’Italie. «Nous ne sommes pas là que pour le gaz et le pétrole», a-t-il affirmé.
Hors énergie, l’industrie automobile et celle de la transformation agro-alimentaire peuvent être considérées comme des exemples éloquents de la bonne relation algéro-italienne.
Dans le domaine de l’automobile, Fiat a été la première firme mondiale à se lancer dans le bain, dans le cadre du retour au premier plan de cette industrie en Algérie.
Fiat a dans un premier temps approvisionné le marché algérien via l’importation des véhicules neufs avant de se lancer dans la production avec l’ouverture de son usine à Oran.
La firme turinoise a cru au projet algérien d’une véritable industrie automobile avant d’être suivie par d’autres marques de différents pays, encouragées par le nouveau cadre juridique du secteur en Algérie entré en vigueur fin 2022.

Au-delà du secteur de l’énergie 

L’Italie est également présente dans le domaine de l’agriculture avec un mégaprojet qui devrait contribuer à la garantie de la sécurité alimentaire, une des priorités de l’Etat algérien.
En agriculture, la société italienne Best Food, qui a déjà un contrat de concession dans la région de Touggourt, affiche ses ambitions pour la mise en place «d’importants projets de production et de transformation de blé dans la région».
Federico Vecchioni, PDG de Best Food, avait déclaré lors de sa visite en Algérie, en février dernier, que son entreprise comptait «étendre son activité en Algérie en investissant dans la production de semences, d’olives, de fruits et dans les industries alimentaires, afin de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire de l’Algérie et d’exporter vers l’Italie qui reste dépendante du marché international».
L’Algérie et l’Italie ont également convenu de relancer le projet de production d’hélicoptères Agusta Westland conclu en 2016 par l’Algérie avec le constructeur italien Leonardo SA (ex-Finmeccanica), basé à Aïn Arnat et qui a été ralenti durant la période de Covid-19.
L’Algérie, de par ses potentialités économiques et son emplacement stratégique, est un partenaire de choix pour l’Italie. «Un pont pour l’Afrique», c’est en ces termes que définit le vice-ministre italien de l’entreprise Valentino Valentini l’Algérie.
Au-delà des échanges économiques, l’Algérie et l’Italie entretiennent une amitié « profonde » et « transparente » qui se poursuit depuis la guerre de libération, avait indiqué Abdelmadjid Tebboune dans une interview accordée à Al Jazeera l’année dernière.

Z.H.