Economie : l’Algérie se tourne vers l’Afrique

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Par Djilali B.

Restée pendant longtemps attachée ou figée à une relation foncièrement politique avec le continent africain, l’Algérie revoit sa stratégie vis-à-vis du continent en axant, cette fois, sur les segments socioéconomiques ; des secteurs en retard de développement.

Le ministre des travaux publics et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a indiqué samedi que l’Algérie était prête, plus que jamais, à renforcer sa présence au double plan régional et continental. Une option stratégique décidée par les autorités qui ont recentré les objectifs et mis au point un plan d’investissement adossé à une enveloppe initiale d’un milliard de dollars.

Et partant de ces données, le ministre chargé des projets structurants a expliqué cette ambition algérienne de se tourner vers le continent. «Notre pays est prêt, plus que jamais, à renforcer sa présence au double plan régional et continental, au vu de la grande expérience acquise dans divers domaines économiques, qui lui a permis de participer activement au développement du commerce intra-africain», a-t-il affirmé dans son allocution à l’ouverture des travaux de la 10e édition du forum africain de l’Investissement et du commerce (AFIC10).

M. Rekhroukh a avancé à ce propos l’exemple de l’exportation de nombreux produits hors hydrocarbures vers les pays africains, à travers l’ouverture de passages économiques frontaliers afin de réaliser davantage d’acquis dans le cadre du commerce intra-africain. Il a par ailleurs souligné que le développement de l’Algérie «ne saurait se réaliser sans une ouverture sur les pays voisins, notamment les pays du sud». Mieux encore, a insisté le ministre, l’Algérie «est parfaitement consciente du caractère stratégique des infrastructures régionales telles que la route transsaharienne avec son principal axe Alger-Lagos, ainsi que la route reliant Tindouf à Zouérat (Mauritanie), auxquelles elle accorde une grande importance en tant qu’accès extrêmement important en Afrique de l’Ouest, en sus du projet de la ligne ferroviaire transsaharienne qui lui permettra de réaliser la profondeur stratégique africaine escomptée». Il a déclaré à ce propos que la création de ces zones permettra de capter des investissements, de stimuler et d’augmenter le volume des échanges commerciaux ainsi que d’insuffler une dynamique économique et de développement et de créer des postes d’emploi, ce qui est à même de contribuer à accélérer le développement de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), entrée en vigueur ces dernières années, appelant les Africains à unifier leur vision en cette ère marquée par la multiplication des blocs économiques régionaux et à mobiliser les moyens nécessaires pour accélérer l’intégration économique du continent, a souligné M. Rekhroukh.

Le propos de M. Rekhroukh se veut dans ce sens comme une invitation aux pays de la région, mais aussi aux pays du continent pour intégrer cette vision pour booster le développement économique et attirer les investissements étrangers. Il est cependant préférable que cet effort de développement économique soit interne au continent soutenu par des échanges aussi internes.

Le ministre a indiqué par ailleurs que cette édition de l’AFIC10 «permettra l’échange d’expériences et de connaissances entre les participants sur l’avenir du commerce africain, la création d’un pôle solide et homogène transfrontalier entre les Etats, et les organisations internationales et régionales, ainsi que la proposition de mécanismes de coopération efficace pour faciliter les échanges commerciaux entre les pays du continent africain».

D.B.