Attaf : «L’Algérie n’abandonnera pas le Sahel»

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Attaf : « La question palestinienne est en tête des priorités de l’Algérie »

Par Djilali B.

Fin de semaine très intense pour le chef de la diplomatie algérienne qui a eu à expliquer, jeudi, devant des représentants de quelques médias nationaux, le contenu et les objectifs du premier sommet tripartite du nouveau bloc maghrébin à Tunis. Il a reçu dans la même journée le président de la commission de la Cédéao.

Les questions régionales et les défis sous-jacents ont dominé l’activité d’Ahmed Attaf cette fin de semaine. En effet, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a reçu, jeudi au siège du ministère, le président de la commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Omar Touray, qui effectue une visite en Algérie. Cette visite s’inscrit, selon la formule consacrée reprise par le communiqué des affaires étrangères, «dans le cadre des traditions de dialogue et de concertation entre l’Algérie et la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest concernant les questions d’intérêt commun». Il est question sans doute du dossier du Sahel où les développements politiques et sécuritaires sont préoccupants à la fois pour la Cédéao, qui subit les effets immédiats de ces bouleversements, mais aussi pour les pays du voisinage, dont l’Algérie qui partage une longue frontière avec des pays de la région, mais aussi une histoire et une  tradition d’entente. C’est la raison pour laquelle tout ce qui se passe dans la sous-région intéresse l’Algérie. Il en est de même pour la Cédéao qui est une organisation économique des pays de l’Afrique de l’Ouest dont ceux du Sahel.

«La rencontre a permis aux deux parties de procéder à un échange de vues et d’analyses sur les développements politiques et sécuritaires dans la région sahélo-saharienne et d’examiner les moyens de renforcer leur coordination face aux défis communs qui se posent aux pays et peuples de la région», est-il souligné.

En effet, cette région qui est parmi les plus pauvres dans le monde est en proie à une instabilité politique mais fait surtout face à la menace sécuritaire qui s’accentue davantage en l’absence de solutions qui s’attaquent aux raisons objectives qui alimentent la détérioration de la situation, malgré les efforts des organisations régionales et de la communauté internationale.

«On ne restera pas les bras croisés»

Les nouvelles autorités de ces pays souffrent de l’absence de légitimité, mais surtout de l’absence d’une vision de sortie de crise. Les seuls plans visibles s’appuient principalement sur la lutte contre les groupes terroristes, alors que des questions importantes et cruciales, comme le développement économique, l’investissement dans les infrastructures, sont ajournées et soumises, semble-t-il, aux résultats du calendrier sécuritaire. Un calendrier qui risque de durer, compte tenu du combat engagé mais que la population, victime des groupes terroristes mais aussi de la précarité, ne peut indéfiniment servir de pare-choc aux effets des stratégies limitées des autorités.  D’où l’intérêt de ces rencontres et échanges entres les responsables des pays de la région, la concertation entre eux et avec les organisations régionales, dont la Cédéao, l’union africaine, ou internationales pour trouver les solutions et les moyens de les mettre en œuvre pour aider les pays concernés.

Le chef de la diplomatie algérienne l’a d’ailleurs rappelé lors de sa rencontre avec la presse, ce même jeudi, en indiquant que «l’Algérie ne reste pas les bras croisés face à ce qui se passe dans cette région». Il a souligné qu’«elle fait son devoir et assume pleinement ses responsabilités pour garantir la paix et la sécurité dans la région». Il affirmé par ailleurs que «notre pays poursuit les consultations sur les développements dans la région pour remettre les choses sur les rails. C’est la solution politique que l’Algérie a toujours défendue pour régler les problèmes au Mali, au Niger et au Burkina Faso».

«La dégradation de la situation dans cette région, politiquement et économiquement, exige la vigilance et l’intensification des efforts», a-t-il alerté.

L’Algérie privilégie la solution politique mais aussi des programmes de développement socioéconomiques pour éloigner le spectre de la déstabilisation de la région. Le président de la République avait prévu d’ailleurs, dans une proposition de sortie de crise au Niger, une conférence internationale pour le développement du Sahel.

D.B.