Attaf les a mis en avant lors du sommet Italie-Afrique : Les 5 projets africains de l’Algérie

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Attaf au Sommet Italo-africain

PAR AMAR R.

Le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a souligné hier à Rome l’importance du développement des infrastructures de base dans le développement économique en Afrique, mettant en relief les efforts de l’Algérie dans la concrétisation de nombreux projets structurants à dimension régionale, ayant pour but d’atteindre la complémentarité et l’intégration du continent africain.

Au début de son intervention, Attaf a d’abord transmis aux participants les salutations du président de la République, qui « a hautement apprécié la convocation de ce sommet, et a souligné la nécessité d’efforts concertés et intensifiés afin de réaliser les perspectives prometteuses offertes par le partenariat italo-africain ».

Dans son intervention lors du sommet Italie-Afrique ouvert hier, Ahmed Attaf a en effet insisté sur la politique adoptée par l’Algérie depuis son indépendance, qui a consisté à mobiliser ses efforts avec ceux des pays africains, mettant l’accent sur cinq projets lancés par l’Algérie en direction de ses voisins. Parmi ces projets, il s’agit notamment de la route transsaharienne, baptisée aussi « route de l’unité africaine », qui relie six pays africains et vise à rompre l’isolement des pays du Sahel, dans le cadre des efforts visant à en faire « un
corridor économique par excellence », en plus du « projet routier reliant la ville de Tindouf en Algérie à la ville de Zouérate en Mauritanie, qui servira de lien entre la région du Maghreb et la région de l’Afrique de l’Ouest ».

Les troisième et quatrième projets sont le « réseau transsaharien de fibre optique, qui aspire à développer l’économie numérique régionale dans la région du Sahel, et le gazoduc transsaharien reliant le Nigeria, le Niger et l’Algérie à l’Europe ». Le cinquième et dernier projet est « le développement du réseau de transport ferroviaire sur l’ensemble du territoire national », expliquant que ce projet « a été initié par l’Algérie, notamment vers les provinces du sud, où ce réseau peut s’étendre aux pays voisins selon la même perspective d’intégration que la route transsaharienne ».

Ahmed Attaf a également souligné la grande importance de la coopération, du développement économique et des infrastructures pour les pays africains et leurs partenaires internationaux, « d’autant plus que ce sujet est étroitement lié à d’autres sujets à l’ordre du jour de ce sommet, tels que la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, les défis sécuritaires ainsi que ceux liés à l’immigration clandestine ».

L’écueil du financement

Le ministre des affaires étrangères a ensuite évoqué l’un des obstacles les plus importants auxquels le continent africain est confronté dans le domaine du développement des infrastructures, à savoir le problème du financement, soulignant que « les estimations de l’union africaine confirment que le déficit financier pour fournir des services d’infrastructure de qualité sur le continent varie de 130 à 170 milliards de dollars par an ». D’où l’importance, a-t-il souligné, d’investir dans le secteur des infrastructures et des équipements de base, en particulier dans des domaines vitaux tels que l’énergie, les transports et les communications, avec la nécessité de travailler à l »intégration de ces installations afin de maximiser les avantages souhaités.

M. Attaf a souligné que « la faiblesse des infrastructures en Afrique entraîne chaque année une réduction de la croissance économique de 2% et, dans le même contexte, une réduction de la productivité d’au moins 40% », notant que « la plupart des études indiquent un lien étroit entre la faiblesse des investissements étrangers et la faiblesse des infrastructures en Afrique, qui, par exemple, n’a pavé son réseau routier que de 25% ». Il ne fait aucun doute que ces données et d’autres, a ajouté le ministre des affaires étrangères, « affectent négativement l’activation globale de la zone de libre-échange continentale et entravent le bénéfice des opportunités d’intégration et de prospérité partagée offertes par ce mécanisme à l’intérieur et à l’extérieur du continent, dans le cadre
de la coopération avec les partenaires internationaux ».

A l’ordre du jour de ce sommet, il est prévu le lancement d’un nouveau plan de coopération entre les pays africains et l’Italie, baptisé « plan Mattei pour l’Afrique », lequel prévoit une série de projets prévus en faveur des pays de l’Afrique dans plusieurs secteurs clés liés
essentiellement au secteur de l’énergie et dont l’objectif est de faire de l’Italie un hub énergétique, et « un véritable pont entre l’Europe et l’Afrique », selon la présidente du conseil des ministres italien, Giorgia Meloni.

A. R.