Ce que l’État attend des 5 zones franches

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Ce que l'État attend des 5 zones franches

PAR NABIL M.

Le chef de l’Etat a annoncé la création de zones franches au niveau des frontières de l’Algérie avec cinq pays. Ces zones seront de véritables espaces de développement économique et d’échanges avec les pays voisins.

Le directeur général du commerce extérieur au ministère du commerce et de la promotion des exportations, Samir Derradji, qui est aussi chargé du dossier de ces zones, a indiqué que la création des zones franches s’inscrit dans le cadre d’un projet de développement global envisagé par l’Etat pour créer une intégration économique le long des lignes de la route transsaharienne et du projet de gazoduc entre le Nigeria et l’Algérie et d’autres grands projets que l’Algérie prévoit de mettre en œuvre à l’avenir. S’exprimant sur les ondes de la radio nationale, le représentant du ministère du commerce a mis en avant les objectifs que l’Etat espère atteindre à travers la création de ces zones, notamment l’intensification des échanges commerciaux avec les pays africains voisins et gagner ainsi des parts du marché dans la région, mais aussi attirer les investissements et les projets de développement vers ces zones.

D’autre part, la création de ces zones franches permettra, selon le même responsable, d’éliminer la contrebande qui active massivement dans les régions frontalières et éradiquer la criminalité et d’autres fléaux, à travers la création d’emplois et le développement d’une dynamique économique. Pour concrétiser le projet de création de ces zones, le directeur du
commerce extérieur au niveau du ministère a indiqué que sur instructions du président de la République, le ministère du commerce et de la promotion des exportations a créé un groupe de travail multisectoriel, pour mettre en place le cadre juridique et réglementaire de ces zones. Ainsi, il y a eu promulgation de la loi 22-15 de 2022. Cette loi, explique le même responsable, a fixé la définition de ces zones, les mécanismes de leur création, leur étendue géographique, leurs avantages, leurs mécanismes de gestion et leur système de fonctionnement.

Une réglementation spécifique, des avantages attrayants

Dans le détail, Derradji a souligné que ces zones franches seront des villes qui disposent de toutes les commodités en termes de logistique, d’infrastructures économiques et de divertissement avec une mobilité totale. Il a aussi affirmé qu’elles seront gérées par une réglementation spécifique et des avantages propres aux investisseurs qui y seront installés, afin atteindre les objectifs souhaités. « Le but de leur création est d’attirer le plus grand nombre possible d’investissements, avec la création de zones spéciales pour l’industrie, d’autres pour le stockage des produits ainsi que des zones d’activités commerciales et d’hôtellerie », a-t-il détaillé.

Concernant les mesures prises pour attirer les acteurs économiques des pays africains se trouvant en frontière de ces zones, et déterminer les spécifications de chaque pays et les possibilités d’exportation, le représentant du ministère a expliqué que son département ne se charge que du côté administratif et de la préparation du terrain, tandis que l’étude de marché et tout le travail du marketing et le business se fera par les opérateurs économiques, car connaissant mieux le terrain que l’administration.

« Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer dans la facilitation des processus de rapprochement entre les opérateurs économiques, à travers la diplomatie économique pour
l’encadrement et la préservation de la réputation du produit national exportable », a-t-il
souligné. Il a ajouté que ceci est aussi appuyé par le mécanisme d’activation des conseils d’affaires ainsi que des réunions gouvernementales entre les pays.

90% des produits profiteront de tarifications spéciales

Le responsable du ministère du commerce n’a pas manqué de mettre en avant un certain nombre de facilités dont bénéficient les opérateurs économiques activant dans les zones franches, pour s’engager dans la bataille des échanges commerciaux, à l’instar des facilités douanières et les réductions des taxes dans le cadre de la zone de libre-échange.

Selon Derradji, dans le cadre de ces facilitations, près de 90% des produits connaîtront une réduction directe ou progressive des taxes, selon chaque pays et sa puissance économique. Des foires et expositions de divers produits seront également organisées, que ce soit en Algérie ou dans les pays voisins, a-t-il affirmé, dans le but de promouvoir le produit algérien. Dans cette même stratégie, et comme cela a été réalisé en Mauritanie et au
Sénégal, des succursales bancaires seront également implantées dans ces régions, et il y aura un guichet unifié regroupant tous les secteurs ministériels, a-t-il été précisé.

N. M.