Des Verts, du gris foncé à des couleurs éclatantes

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PAR MALIK A.

LA SÉLECTION nationale a remporté la première édition des FIFA Séries. Une belle performance à prendre, qui a redonné espoir aux millions de supporters des Verts, mais cela ne devrait pas cacher d’énormes lacunes constatées lors des deux rencontres. Le nouveau sélectionneur a dégagé une large idée sur le potentiel du groupe avec lequel il va désormais poursuivre les éliminatoires de la coupe du monde 2026. Il se dit rassuré par le rendement général de l’équipe, mais surtout la grosse débauche d’énergie déployée par ses joueurs, qui n’ont pas lâché après s’être retrouvés dans des situations compliquées. Le gros chantier qui attend Vladimir Petkovic consiste à solidifier l’aspect défensif, véritable maillon faible de l’équipe lors de ce tournoi. Il faut savoir que l’Algérie n’avait pratiquement jamais
encaissé cinq buts en 180 minutes de jeu à domicile.

Des satisfactions, il y en a eu à la pelle, mais des déceptions aussi. La moyenne de buts inscrits par match, trois en l’occurrence, montre les velléités offensives de cette formation et son efficacité devant les buts adverses. Cette embellie offensive n’est pas étrangère au retour à la sélection de Yacine Brahimi et Yassine Benzia. Le premier a prouvé qu’il restait, même à 34 ans, un véritable danger pour toutes les défenses. Le second a démontré qu’il reste performant, en témoignent ses trois buts inscrits et la passe décisive offerte… à Brahimi. Sur le terrain, l’entente entre les deux joueurs a énormément servi l’équipe, qui a réussi à s’extirper de situations compliquées. Auteur de trois buts, dont un chef d’œuvre, Yassine Benzia vient d’ailleurs d’effectuer l’un des plus incroyables retours de l’histoire récente du ballon rond.

Donné perdu pour la pratique du sport de haut niveau après son fameux accident de buggy en mai 2020, ses onze opérations à la main gauche et l’amputation de son pouce, l’attaquant de Qarabag s’est, en effet, fort bien illustré et sort grandi de cet inattendu come-back en équipe nationale, six ans après sa dernière apparition sous le maillot vert. Moncef Bekrar, Yacine Brahimi ou encore Anis Hadj Moussa et Ahmed Kendouci ont également marqué des points. Il est certes hâtif de donner un jugement, mais des signes révélateurs affirment que l’équipe aura fière allure à l’avenir, surtout avec le retour de joueurs comme Ismaël Bennacer, Ramy Bensebaïni, éventuellement Riyad Mahrez ou Youcef Belaïli.

Rayan Aït Nouri a prouvé également qu’il peut être utilisé autrement qu’un latéral gauche. Mais le gros chantier qui attend le sélectionneur reste la défense. « On a encaissé cinq buts, mais sur des fautes et erreurs commises lors des deux matches. Et si on pense que si on aurait eu plus de rigueur et de concentration, des erreurs comme celles-ci auraient été plus simples à résoudre » a-t-il ainsi avancé sans vraiment argumenter, encore moins entrer dans les détails. La blessure de Bensebaïni va accentuer les tracas du coach, surtout que ses deux remplaçants, Madani et Tougaï, sont loin d’être rassurants. Les différentes associations dans l’entrejeu, notamment la paire Aouar-Bentaleb, ne donnaient, en parallèle, pas vraiment l’impression d’être fonctionnelles, ce qui a accéléré le lancement de Kendouci et Zerrouki dès la pause. « Houssem (Aouar) a fait un bon match, notamment lorsqu’il a changé de position pour être mis un peu plus en avant, à côté de l’attaquant », surfera Petkovic à propos de l’ancien Lyonnais qui aura passé 75 minutes de jeu sur le pré sans pour autant que sa prestation ne soit à la hauteur des attentes autour de son statut.

Une intrigue à ce niveau, quasi semblable à l’entrée ratée de Benrahma, aux déchets techniques de Amoura ou encore à la réactivité tardive de Zeghba. Petkovic aura ainsi plus de deux mois pour préparer la double sortie du mois de juin, ô combien importante dans la course vers la qualification à la coupe du monde 2026.

M.A.