Dialogue social : Tebboune favorable à un retour de la tripartite

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Par M. Mansour

Abdelmadjid Tebboune a manifesté son adhésion à l’approche préconisée par le secrétaire général de l’union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout, qui, lors d’une cérémonie organisée à l’occasion de la fête internationale des travailleurs, a plaidé pour l’instauration d’une culture de dialogue au sein d’une tripartite, entre le gouvernement, le patronat et l’UGTA. Néanmoins, le président de la République a exprimé la nécessité que cette dernière rompe avec les schémas du passé.

Dans une allocution prononcée en marge de la cérémonie commémorative de la journée internationale des travailleurs au siège de la centrale syndicale à la maison du peuple (Alger) hier, Tebboune a souligné l’impérieuse nécessité d’établir des règles de dialogue et de concertation avec l’UGTA, tout en insistant sur l’importance de consacrer le principe du dialogue social.

Le chef de l’Etat a, dans ce sens, exprimé sa pleine adhésion au discours unificateur et volontariste de M. Takdjout, qui avait mis en avant le rôle crucial des syndicats, tout en ajoutant que « c’est par le biais de l’échange des idées dans un cadre dédié que l’on peut construire, à condition que l’action soit toujours motivée par un engagement en faveur de l’intérêt national ». Dans le même sillage, le patron de l’UGTA a expliqué que la configuration ou l’appellation du mécanisme qui encadrera ce dialogue importait peu, l’essentiel est qu’il puisse contribuer à « l’amélioration de la situation des travailleurs, mais également à éviter les conflits ».

Ne pas reproduire les schémas du passé

C’est d’ailleurs en rebondissant sur les propos du SG de l’UGTA que Abdelmadjid Tebboune a souligné l’impératif d’efficacité dans la prise de décision, pour éviter les erreurs du passé, notamment celles ayant caractérisé la « décennie de la mafia », en référence aux années antérieures à 2019. « Pour parvenir à des décisions pertinentes et non conjoncturelles, il est indispensable d’établir un dialogue et une concertation avec l’union générale des travailleurs algériens et avec tous les nationalistes libres », a-t-il affirmé, avant d’exprimer son approbation à l’approche de dialogue défendue par le secrétaire général de la centrale syndicale.

« Je partage pleinement le point de vue de M. Takdjout concernant les nouveaux mécanismes, notamment la tripartite. Toutefois, il est impératif que cette tripartite ne reproduise pas les schémas de celles qui l’ont précédée, où ce sont toujours les travailleurs qui en paient les conséquences. »

Sur cette question, le chef de l’Etat a exprimé des critiques virulentes à l’égard des « discours mensongers du passé, notamment ceux évoquant l’incapacité du trésor public à régler les salaires des travailleurs, ou encore ceux évoquant un pseudo-amenuisement des réserves de change, tout en mettant en lumière la corruption qui a gangrené tous les secteurs. A ce propos, il a souligné que ces pratiques visaient à démoraliser les Algériens et à livrer le pays aux mains de l’étranger, en plaçant l’Algérie sous la tutelle du fonds monétaire international.

M.M.