Élection présidentielle anticipée : Nouvelles réactions de partis

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PAR M. MANSOUR

IL AURA fallu plus de 48 heures, pour que les formations politiques – à l’exception de celles ayant promptement réagi à l’annonce de l’élection présidentielle anticipée – se prononcent sur la décision prise par le chef de l’Etat jeudi. Emboîtant le pas au FLN, au Front El Moustakbal, au RND et au MSP, ces partis ont accueilli favorablement cette initiative, tout en exprimant leur volonté de contribuer au succès de ce scrutin.

Ainsi, le paysage politique national s’éveille progressivement avec le regain d’activité des partis politiques jusqu’alors plongés dans la léthargie. Se ralliant aux voix des partis ayant réagi immédiatement jeudi, plusieurs autres formations politiques, telles que Ennahda, expriment le souhait que la prochaine élection présidentielle soit « l’étape de la consécration de la volonté populaire avec une participation massive ».

Par ailleurs, la formation d’obédience islamiste a exprimé son désir de voir se réaliser « l’Etat de droit, de préserver la stabilité et d’éliminer tous les obstacles entravant la construction d’une économie robuste, tout en permettant à l’Algérie de maintenir son rôle sur les scènes régionale et internationale ». Pour sa part, l’Entente nationale estime que la décision du président de la République illustre le souci constant de « préserver la stabilité constitutionnelle et le bon fonctionnement des institutions ». Elle témoigne également, souligne le parti, de la volonté politique de rétablir l’agenda des échéances électorales afin de les placer dans un contexte de normalité, tout en veillant au « respect de la volonté du peuple algérien, libre et souverain, dans l’expression de son choix, dans un climat démocratique pluraliste, intègre et transparent ».

Le mouvement a d’ailleurs affirmé sa « disposition à mener à bien ce rendez-vous national majeur, en faveur du choix constitutionnel et institutionnel souverain », tout en appelant à « la réalisation d’une véritable cohésion nationale ». De son côté, le Front du militantisme national s’est réjoui de la décision relative à la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Comme l’ont déjà exprimé d’autres partis, cette formation politique a souligné que le scrutin « intervient à point nommé pour faire taire les voix cherchant à semer le doute ». De même, le Front El-Hokm Errached a favorablement accueilli la tenue d’une élection présidentielle anticipée en septembre prochain, manifestant sa volonté d' »accompagner ce processus politique et de participer à la consolidation des principes démocratiques, afin de
répondre aux aspirations de la volonté populaire et de réaliser les ambitions des élites politiques et sociales ».

LE FLN INVESTIT LA SCÈNE MÉDIATIQUE

Faisant partie des formations politiques ayant réagi promptement jeudi, suite à l’annonce de cette élection présidentielle anticipée, le Front de libération nationale (FLN) s’applique à investir l’espace médiatique, dans la perspective de se positionner, en vue de ce scrutin. Intervenant sur un plateau de télévision hier, son nouveau secrétaire général, Abdelkrim Benmebarek, a affirmé que sa formation politique prendra part à l’élection présidentielle du 7 septembre et mobilisera tous ses cadres. « Il est prématuré d’en discuter, mais il est envisageable que notre formation annonce une initiative », a-t-il déclaré, sans fournir davantage de précisions. En ce qui concerne le programme du FLN, il a souligné qu’il était en harmonie avec celui du président de la République. « Lors de ma toute première conférence de presse, j’avais déjà dit que le programme de monsieur le président de la République convergeait avec le nôtre. Nous le soutenons, car ses objectifs servent les intérêts du pays », a-t-il dit.

LE PT RÉAGIT

Le parti des travailleurs a, lui aussi, réagi hier à l’annonce du scrutin présidentiel anticipé. Dans le communiqué émis à l’issue de la réunion hebdomadaire du secrétariat du bureau politique, le parti réitère son engagement en affirmant que qu’il « ne saurait demeurer indifférent à une échéance électorale d’une telle importance, d’une part en raison de son impact sur le destin du pays, et d’autre part eu égard au contexte mondial marqué par d’innombrables périls pour l’humanité, les nations et les peuples, dont les répercussions
dévastatrices sont manifestes dans la région du Sahel ». Tout en refusant de s’engager « dans des interprétations ou des spéculations susceptibles de répandre la confusion et l’incertitude » concernant la décision d’avancer la date de l’élection présidentielle, le PT soutient que « notre nation est directement ciblée dans sa stabilité et son unité en raison des desseins sionistes visant à démanteler l’ensemble de la région. » Par conséquent, la formation politique annonce que les organes directeurs du parti examineront et détermineront la question de la présidentielle en tenant dûment compte de ce contexte mondial et régional, ainsi que des intérêts du peuple algérien, indissociables de l’intégrité nationale.

SOFIANE DJILALI PARLE DES DÉFIS À RELEVER

Abordant la question de l’élection présidentielle anticipée lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale hier, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, a affirmé que le simple fait que ces élections soient avancées de quelques mois ne bouleversait pas fondamentalement le calendrier électoral, mais « ce sont les conditions à établir pour garantir la tenue d’un scrutin qui a toute sa valeur » qui revêtent une importance capitale.

Le patron de Jil Jadid s’est également interrogé sur le système politique qui devrait être construit, en insistant sur le principe du consensus, « un système qui intègre les fondements essentiels de la sécurité nationale, de la stabilité de l’Etat et d’un fonctionnement plus flexible des institutions », a-t-il précisé. Et d’ajouter que l’intégration du concept d' »Etat de droit » et d’une « démocratie assumée et construite » dans l’équation est une obligation à laquelle on doit se conformer.

M. M.