Elle rejette l’instrumentalisation politique de la question climatique : «L’Algérie continuera à exploiter le gaz au-delà de 2050»

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Le marché mondial du gaz va se redessiner à Alger

PAR ABDELLAH B.

Renforcer la production du pays et aider l’Afrique à se repositionner sur le marché gazier international, tels sont, désormais, les nouveaux objectifs de la politique énergétique algérienne pour les années à venir. Lors de son entrevue avec la presse samedi dernier,
Abdelmadjid Teboune a abordé les grands axes de la nouvelle politique énergétique du pays tout en insistant sur l’importance de l’industrie gazière dans le développement économique et social des pays africains et de l’Algérie en particulier. Outre le développement de ce secteur, le chef de l’Etat a exprimé la prédisposition de l’Algérie à accompagner les pays
africains émergents sur le marché gazier à fructifier leur production, notamment le Sénégal, la Mauritanie et le Mozambique qui ont réalisé d’importantes découvertes durant ces dernières années. « L’Algérie va aider ces pays à fructifier leur production gazière », affirme Abdelmadjid Teboune. Face au débat soulevé par les lobbies occidentaux autour
de l’impact des énergies fossiles sur le climat, le chef de l’Etat adopte un discours aussi clair en rejetant l’instrumentalisation politique de la question climatique. « Je crois que les priorités ne sont pas les mêmes pour tous. Certes, la problématique environnementale est importante, mais elle ne devrait pas servir d’instrument de privation de plusieurs pays de
leurs richesses », explique-t-il avant d’ajouter que l’Algérie continuera d’exploiter cette ressource naturelle moins polluante au-delà de 2050. « Nous avons dit clairement que le gaz est une ressource de l’énergie la moins polluante.  Nous allons continuer à exploiter cette ressource au-delà de 2050, tout en s’engageant sur la voie de la décarbonation pour une seule raison, car il est impossible de parler développement sans ce combustible », indique-t-il.

Une position qui est d’ailleurs celle des pays exportateurs du gaz et qui a été mise en avant lors du Sommet d’Alger du GECF qui a eu lieu au début du mois dernier, où le rôle crucial de ce combustible dans la transition énergétique a été mis en avant, comme il est également question du renforcement de la position des pays africains sur l’échiquier gazier international.

«Le gaz jouera un rôle crucial dans la transition énergétique»

« Le Sommet d’Alger a été sanctionné par une décision importante en faveur de l’industrie gazière et pour l’avenir de ce combustible appelé à jouer un rôle crucial de la transition énergétique mondiale, le forum sera renforcé avec la mise en place de nouveaux mécanismes durant le Sommet prochain. Le Sommet a, en outre, permis de mettre l’Afrique au-devant de la scène avec la participation du Sénégal et du Mozambique, que
l’Algérie a aidés à renforcer leur production de gaz », affirme-t-il. En fait, l’Algérie s’est lancée dans un vaste programme de développement de cette filière pour répondre à une forte demande sur le marché interne et qui ne cesse de croître d’une année à l’autre et
d’honorer ses engagements sur la scène internationale. Dans ce sens, le pays a réorienté sa politique ces dernières années aux développements de la branche exploration-production en lui accordant une enveloppe financière de 36 milliards de dollars d’ici à 2028.

Le renouvellement des ressources naturelles du pays est donc une priorité absolue, pour
garantir la durabilité de ce combustible nécessaire à la fois au fonctionnement de l’appareil économique du pays tout en constituant une source de devises non négligeable. En parallèle, le pays s’est lancé également dans la diversification de son bouquet
énergétique en s’intéressant aux énergies nouvelles et renouvelables, notamment le solaire et l’hydrogène vert. L’objectif recherché à travers cette politique de diversifications de ressources énergétiques du pays est de réussir une transition graduelle, tout en offrant sur le marché international une offre diversifiée.

A. B.