En attendant les quotas pour 2024 : Les parcs des concessionnaires bientôt à sec

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Automobile : vers le dénouement total du dossier en 2024

PAR BRAHIM AZIEZ

A quelques jours de la fin du mois de février, les quotas pour l’importation de véhicules neufs pour l’exercice 2024 n’ont toujours pas été signifiés aux concessionnaires agréés, nouvellement ou plus récemment (pour ne pas dire anciennement). Une vive inquiétude est ainsi perceptible chez nombre d’intervenants dans le domaine, qui ne savent toujours pas quelles prévisions devront-ils faire pour l’année déjà amputée de 2 mois, ni comment faire par rapport aux clients qui se bousculent au portillon. Du coup, faut-il prendre les commandes ou pas ? Et ce n’est pas au niveau de la commission technique chargée du dossier de l’automobile qu’on aura une réponse. Le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique qui annonçait, en octobre 2023 devant l’APN, que 180.223 véhicules avaient été autorisés à l’importation en 2023, pour une valeur estimée à 2 milliards et 600 millions.

Une information qui avait réjoui l’opinion publique, quoique les spécialistes estiment que les besoins du marché algérien dépassent les 400.000 véhicules/an. Ceci étant, une bonne partie a été consommée, mais il reste près du tiers, selon certaines informations recueillies çà et là, qui attend d’être introduit sur le marché. Il est vrai que le ministère de l’industrie, qui s’était inquiété de la situation en janvier dernier par le biais du directeur de l’intelligence économique au ministère et néanmoins président de la commission technique chargée du suivi du dossier automobile, dégageait la responsabilité du ministère par rapport au manque de véhicules sur le marché et les prix encore élevés. Mokdad Aggoune soulignait, sur les ondes de la Chaîne 1, que 24 opérateurs avaient été autorisés à importer 180.223 véhicules, et que les opérateurs n’ayant pas encore effectué les opérations d’importation de véhicules neufs « ont été contactés pour connaître les raisons de ce retard », révélant que « le ministère est en train d’évaluer et d’étudier leurs justifications », soulignant qu' »il y aura des procédures conformément à ce qui est stipulé dans le cahier des charges ».

Le responsable avait tenté d’expliquer les raisons des retards chez Geely, qui devait effectuer ses premières importations le 4 janvier dernier, mais que ce processus avait été reporté pour ce concessionnaire jusqu’en février, en raison de facteurs « géopolitiques » liés à la perturbation du transit maritime via la mer Rouge. Et comme l’essentiel des concessionnaires agréés ayant reçu leur certificat de régulation sont représentants de marques chinoises, il faudra s’attendre à des décalages, chose qui a fait dire au responsable que « la régulation du marché se fera à partir du second semestre de l’année en cours », ajoutait-il. Sauf qu’en dehors de Geely, pratiquement tous les autres concessionnaires ont rempli leurs engagements et attendent des signaux pour poursuivre leurs activités et lancer les commandes auprès des maisons mères.

Les clients algériens dans l’expectative

Une inquiétude qui se retrouve chez les Algériens qui entrevoyaient des jours meilleurs depuis les annonces de février 2023. Des Algériens en quête d’un véhicule neuf à la portée de leurs bourses, loin du diktat des trabendistes de l’occasion. Une inquiétude qui se trouve dans les showrooms où les délais d’attente commencent à se rallonger, après avoir baissé à
30 jours et moins. Du coup, une véritable tension est attendue pour le début du mois de mars, où Fiat, Opel, Chery et quelques autres intervenants seront à court de stock, et qu’ils devront passer quelques semaines, voire quelques mois avant d’être à nouveau approvisionnés en véhicules si les quotas venaient à être fixés ces prochains jours. Car l’expérience de l’exercice 2023 est encore vivace dans les esprits.

En effet, avec l’octroi de l’agrément définitif à Fiat, Opel et JAC au mois de février 2023, les Algériens s’attendaient à ce que les véhicules inondent le marché dès les semaines ou mois suivants. C’était compter sans les lenteurs administratives et autres formalités, d’autant plus que les mécanismes qui avaient été mis en stand by 5 ans durant avaient du mal à se dérouiller. Les premières voitures Fiat arriveront en avril (125), pour voir leur nombre augmenter graduellement et atteindre les 15.000 livraisons à partir d’octobre 2023.

Les choses seront moins rapides pour Opel et JAC qui ne commenceront à recevoir et livrer les véhicules à leurs clients qu’à partir d’octobre 2023. Chery, Geely et consorts, qui n’ont eu leur agrément qu’au dernier trimestre 2023, peinent encore à recevoir leurs lots de véhicules, bien que Chery ait presque totalement épuisé son quota de 10.000 unités, alors que Geely n’en est même pas au 1/3 (39.000 unités). Du coup, tout le monde se demande quel sera le quota de 2024, sachant que de nouveaux intervenants s’y grefferont, dont Suzuki, Kia, Nissan, Toyota…

B. A.