Energie électrique en Afrique : L’Algérie se distingue en consommation et production

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Un nouveau pic de consommation d'électricité enregistré jeudi

PAR NABIL M.

L’Algérie est considérée comme troisième pays consommateur d’énergie électrique en
Afrique, après l’Egypte en deuxième position et l’Afrique du Sud, à la tête du classement, selon le dernier rapport de l’agence internationale de l’énergie (AIE) sur l’énergie électrique 2024-2026. Le rapport indique que l’Algérie fait partie des pays qui enregistrent une augmentation de la demande en cette énergie, estimée à 5% en 2023, dépassant l’Egypte (1,5%) et le Maroc (2%), alors que l’Afrique du Sud connaît une chute de la demande de 4%, en raison d’une consommation électrique chronique et d’une baisse des capacités de production.

La demande en électricité de l’Algérie pour 2023 a enregistré ainsi un niveau pratiquement
inchangé par rapport à l’année d’avant, a indiqué l’AIE, estimant que sur la période de prévision 2024-2026, il est prévu une croissance moyenne de la demande annuelle de 5,2%, « principalement tirée par la conjoncture économique que connaît l’Algérie », est-il précisé. Cette croissance supplémentaire de la consommation d’énergie électrique prévue pour les deux années à venir proviendrait, selon le rapport, des nombreux projets de dessalement de l’eau de mer qui sont en cours de réalisation sur les wilayas côtières, ainsi qu’au déploiement futur des véhicules électriques qui seront intégrés dans le parc automobile national.

Même si l’électrification du secteur des transports en Algérie reste limitée, ce chiffre va augmenter avec le temps, selon les estimations de l’AIE, qui met en avant les objectifs du gouvernement qui vise l’installation de 1000 bornes de recharge électriques d’ici 2024.

Forte production électrique en perspective

L’Algérie produit actuellement un volume considérable d’énergie électrique estimé à 25.000 mégawatts (MW) avec l’ambition d’atteindre un niveau important dans la production de l’énergie solaire et de l’hydrogène vert, ce qui va assurer au pays une place dans les premiers rangs en matière de production électrique dans un avenir proche. La plus grande part de la production électrique du pays provient du gaz à hauteur de 98,5%, alors que les autres ressources représentent un très faible pourcentage estimé à 1,05 pour l’énergie solaire, 0,32 gasoil, 0,12 hydraulique et 0,01 éolien. Malgré ce mix dominé par le gaz, l’AIE note dans son rapport que le gouvernement algérien a pris des mesures pour accélérer le
déploiement des énergies renouvelables pour atteindre un taux appréciable d’ici 2030.

Il est ainsi prévu un programme de 15.000 gigawatts (GW) d’énergies renouvelables qui
seront réalisées par Sonelgaz à travers plus de 40 wilayas, ce qui permettra une hausse de la production nationale d’électricité, notamment après l’entrée en production des centrales solaires photovoltaïques avec une puissance totale de 3000 MW, mais aussi après celle des deux centrales électriques avec le cycle combiné (gaz et vapeur) de Mostaganem et Aïn Oussara (Djelfa) avec une puissance de 1200 MW chacune, et ce, à la fin 2024. Il est à rappeler que l’Algérie jouit d’une abondance dans la production électrique, lui permettant de faire face aux pics de consommation enregistrés lors des périodes de fortes chaleurs.

Cette abondance est caractérisée par un surplus estimé à plus de 10.000 MW que l’Algérie envisage de mettre à l’export. Plusieurs projets son en cours d’études dans ce sens, notamment le projet d’exportation de l’électricité vers le continent européen par le moyen d’un câble sous-marin.

N. M.