Libye, l’autre mission de l’Algérie au conseil de sécurité

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PAR DJILALI B.

Le chaos libyen de 2011 a été l’épicentre du séisme qui a déstabilisé toute la région du Sahel. La Libye peut se relever de cette épreuve dramatique attisée souvent par les ingérences étrangères pour alimenter les divergences entre les différentes parties, civiles et militaires. Son salut sera aussi celui de toute la sous-région sahélo-saharienne profondément marquée par l’instabilité politique, l’insécurité et la pauvreté.

Cette question a été évoquée hier par Ahmed Attaf en visite à Tripoli, où il était reçu par le président du conseil présidentiel ainsi que le chargé de la gestion du ministère des affaires étrangères. Le chef de la diplomatie algérienne a remis au président du conseil présidentiel, Mohamed Younès al-Menfi un message de Abdelmadjid Tebboune et a évoqué avec lui les relations bilatérales ainsi que leurs perspectives à la lumière des derniers développements que connaît la région ainsi que l’élection de l’Algérie au conseil de sécurité de l’ONU, siège où l’Algérie sera le portevoix des préoccupations des Libyens et en plaidant pour la solution politique interlibyens. « La rencontre a été une occasion de passer en revue l’état et les perspectives des relations algéro-libyennes, et de saluer les liens historiques, fraternels et de solidarité enracinés entre les deux pays et peuples frères », a indiqué un communiqué des affaires étrangères, répercuté par l’APS.

Selon la même source, « les deux parties ont évoqué, en outre, plusieurs dossiers régionaux et internationaux d’intérêt commun, en tête desquels la cause palestinienne, les développements de la situation dans la bande assiégée de Ghaza, ainsi que les derniers développements sécuritaires et politiques dans la région sahélo-sahélienne ». Elle a été également une occasion pour l’Algérie de rappeler aux Libyens que leur dossier n’est pas occulté malgré l’attention que focalisent la situation à Ghaza, la guerre en Ukraine ou encore les mutations en gestation au Sahel. Raison pour laquelle M. Attaf a réaffirmé l’attachement de l’Algérie au règlement politique de la crise en Libye, tout en rejetant les ingérences étrangères qui n’ont fait qu’exacerber les tensions. Et à ce sujet, « M. Attaf a réitéré la disposition de l’Algérie à contribuer, de par sa position au sein du conseil de sécurité, à défendre les préoccupations et les priorités des frères libyens, en vue d’accélérer la réalisation d’une solution libo-libyenne à même de mettre fin définitivement à la crise », a précisé le communiqué.

Par ailleurs, le président du conseil présidentiel libyen a chargé Attaf de transmettre ses salutations et son estime au président de la République, ainsi que « sa volonté de le rencontrer prochainement, dans l’espoir de poursuivre ensemble la coordination au mieux des intérêts et des aspirations des deux pays et peuples frères », à l’issue de l’audience, a souligné le document.

Les priorités de la coopération bilatérale évoquées

Attaf s’est par la suite entretenu avec Taher al-Baour, chargé de la gestion du ministère libyen des affaires étrangères et de la coopération internationale, qui fait office de chef de la diplomatie depuis la dénonciation des agissements d’AlMangouch, MAE accusée d’avoir entrepris des initiatives controversées, dont la rencontre avec des officiels israéliens en engageant la Libye. Al-Baour et Attaf ont évoqué lors de leur entretien « les priorités de la coopération bilatérale sur les plans économique, politique et social, en prévision des prochaines échéances bilatérales, notamment la grande commission mixte », a cité le communiqué. L’on peut citer à ce propos la reprise desactivités de Sonatrach en Libye et l’extension de leur périmètre vers d’autres régions, la réouverture du poste frontière de Debdab ainsi que l’autorisation des activités commerciales et du troc. Les échanges commerciaux avec la Libye sont dans une courbe ascendante. Ils sont appelés à se développer davantage.

Par ailleurs, les deux interlocuteurs ont évoqué, selon la même source, « les développements enregistrés sur la scène libyenne au titre du processus politique de règlement de la crise sous l’égide de l’ONU, ainsi que les efforts consentis par l’union africaine en faveur de la réconciliation nationale libyenne ». Il est question entre autres du projet constitutionnel et de la loi sur les élections, faisant l’objet de négociations et de tractations, qui seraient en phase d’achèvement.

D. B.