Entrepreneuriat : l’État réadapte sa stratégie de financement des projets

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Forbes Yacine El-Mahdi Oualid

PAR NABIL MANSOURI

Le secteur de l’entrepreneuriat figure parmi les plus importants jalons sur lesquels l’État compte s’appuyer pour diversifier l’économie nationale et absorber le chômage, notamment dans le milieu des jeunes diplômés. Raison pour laquelle un accompagnement efficace des pouvoirs publics est nécessaire pour sa réussite.

C’est ainsi une nouvelle relance pour le secteur de l’entrepreneuriat en Algérie, qui a été annoncé jeudi par le ministre de l’économie de la connaissance, des startups et des micro-entreprises, Yacine El-Mahdi Oualid, lors d’une conférence de presse organisée en marge de la cérémonie d’installation du nouveau directeur général de l’agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (National Entrepreneurship Support and Developement Agency) «Nesda».

Le ministre a fait savoir que son département ministériel a adapté une nouvelle politique dans l’accompagnement financière des projets inscrits dans le mécanisme d’aide de la Nesda, annonçant que la nouvelle stratégie de l’agence repose sur «l’examen des dossiers d’une manière strictement économique et non administrative». Il a précisé à ce propos que l’objectif de cette nouvelle approche est de «passer d’une culture de quantité à une culture de qualité en investissant dans de véritables entrepreneurs». Il a expliqué que cette nouvelle stratégie sera appliquée à travers l’adoption d’une grille de notation «permettant de financer les projets de manière objective».

Dans cette même lancée, Oualid a également a révélé que l’agence sera restructurée de l’intérieur afin que son organisation soit en conformité avec celle des institutions financières et des banques, dans l’objectif de l’ériger en un dispositif chargé d’étudier le marché, de gérer les portefeuilles et de suivre les projets financés.

Des réformes pour un climat favorable aux micro-entreprises

C’est un nouveau souffle pour le secteur de l’entrepreneuriat qui s’est caractérisé par l’installation du nouveau DG de Nesda, Bilal Achacha, dont la carrière académique et professionnelle a été saluée par le ministre de l’économie de la connaissance, qui a souligné que l’expérience dont jouit le nouveau DG dans le domaine bancaire et financier «lui permettra d’ériger l’agence en outil efficace pour l’économie nationale et une source de financement et d’accompagnement des entrepreneurs».

Nesda, qui est venue remplacer l’agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade), reflète une nouvelle orientation du secteur de l’entrepreneuriat et sa transformation en outil économique par excellence. Plus de 9900 projets ont été réceptionnés l’année dernière par l’agence, a révélé le ministre, soulignant que son département ministériel a décidé de ne pas accepter de nouveaux dossiers par l’agence durant la période écoulée, «afin d’examiner tous les dossiers en attente et de passer à l’adoption de nouveaux mécanismes et conditions de sélection et de financement des projets», a-t-il expliqué.

Pour le ministre, les réformes que connaît l’agence visent à créer un climat favorable aux micro-entreprises et à leur conférer davantage de compétitivité sur la scène économique, précisant que la prochaine phase sera celle du «renforcement de l’esprit d’entrepreneuriat auprès des jeunes, suivant une approche économique efficace». Dans ce cadre, Oualid a souligné l’importance de tirer des enseignements des erreurs commises dans le passé, notamment en ce qui concerne la manière de financer les projets et de gérer l’agence, et ce, dans le souci d’investir les fonds publics pour créer de la richesse et fournir des solutions.

Engouement pour le statut de l’auto-entrepreneur

Par ailleurs, Oualid a mis en avant le grand succès que connaît le statut de l’auto-entrepreneur qui permet à son détenteur d’ouvrir droit à plusieurs avantages, notamment s’inscrire au registre du commerce et la possibilité d’ouvrir un compte bancaire, ainsi qu’un régime fiscal préférentiel.

S’exprimait lors d’un panel à l’occasion d’une journée d’étude sur l’inclusion financière organisée par l’association des banques et établissements financiers (Abef), le ministre a précisé que jusqu’à aujourd’hui, 41 764 auto-entrepreneurs se sont inscrits via la plateforme dédiée à l’obtention de ce statut. Le ministre a fait part, dans ce contexte, de son souhait d’atteindre la barre des 500.000 inscrits d’ici la fin de l’année en cours, avec la progression actuelle du rythme des inscriptions. Pour le ministre, ces chiffres témoignent de l’engouement que les gens ont pour le statut de l’auto-entrepreneur en vue de formaliser leurs activités, tout en bénéficiant de nombreux avantages, notamment d’ordre fiscal, notant que le lancement de ce dispositif constituait «l’une des plus importantes démarches prises par les pouvoirs publics depuis de longues années en vue de consacrer l’inclusion financière de cette catégorie».

N.M.