Exportations hors hydrocarbures : le pari réussi de Tebboune

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Tebboune transmet son soutien à Bazoum

Peu plausible il y a à peine deux années, l’objectif fixé par les pouvoirs publics d’atteindre un chiffre de 13 milliards de dollars en exportations hors hydrocarbures est « sur le point d’être atteint », a signifié hier à Alger Abdelmadjid Tebboune.  »

PAR R. AKLI

Certains n’hésitaient pas à ironiser lorsque nous annoncions en 2021 l’objectif
d’atteindre un chiffre de 5 milliards de dollars en exportations hors hydrocarbures, et
nous avons finalement atteint les 7 milliards de dollars l’année dernière, alors que l’objectif de 13 milliards fixé pour cette année est sur le point d’être atteint », a lancé le chef
de l’État dans une allocution qu’il a prononcée à l’ouverture de la première édition de la
« médaille d’honneur de l’exportation ».

Un conseil supérieur des exportateurs

S’exprimant sur un ton solennel et résolu, le président de la République a mis en avant sa détermination ferme à aller de l’avant pour diversifier les exportations et les recettes en devises du pays, annonçant à cet effet la création dans « les meilleurs délais » d’une nouvelle instance qui aura pour office de prendre en charge toutes les préoccupations des exportateurs, ainsi que la gestion des dispositifs de soutien publics mis en place dans ce domaine.

« Je demande à monsieur le premier ministre de créer, dans les plus brefs délais, un conseil supérieur des exportateurs, qui prendra en charge toutes les préoccupations des exportateurs, les incitations et les facilitations qui leur sont destinées », a-t-il ordonné officiellement, tout en réaffirmant l’engagement de l’Etat à garantir un soutien et un accompagnement permanents aux opérateurs économiques qui génèrent de la richesse,
en particulier les exportateurs.

Dans la même optique, le président a également appelé le ministre du commerce à accélérer le processus d’ouverture de zones franches au niveau de nombre de wilayas limitrophes de la Mauritanie, du Mali et du Niger, tout en rappelant dans le même contexte les efforts déjà consentis pour l’ouverture de lignes maritimes avec la Mauritanie et le Sénégal, ainsi que les démarches entreprises en vue de l’installation de succursales bancaires algériennes en Afrique et en Europe pour faciliter et sécuriser l’acte d’exporter.

Les exportations hors hydrocarbures peuvent atteindre 22% du total des exportations début 2024

Des actions auxquelles s’ajoutent, par ailleurs, celles portant sur l’ouverture de nouvelles liaisons aériennes pour desservir les principales capitales africaines en vue de favoriser au mieux les échanges commerciaux avec les pays du continent et pour que « l’Algérie cesse de tourner son dos à l’Afrique », a insisté le chef de l’État.

Selon lui, la conjugaison de ces démarches, ainsi que des efforts des différents acteurs économiques et institutionnels, pourrait permettre à l’Algérie de porter, en à peine une
année, la part des exportations hors hydrocarbures à 22% du total des ventes du pays à
l’étranger, contre 3% seulement il y a quelques années.

« Les exportations de l’Algérie hors hydrocarbures n’ont pas dépassé les 3% du volume total d’exportation en 2018 et 2019. Aujourd’hui, elles atteignent les 11%, et pourraient aller de 16% à 22% fin 2023, début 2024″, a-t-il ainsi avancé tout en disant qu' »on doit aller plus loin, on devrait atteindre un niveau d’exportations hors hydrocarbures de 30 à 35% pour
augmenter ainsi significativement notre PIB ».

Et de souligner en définitive que « ce que nous avons réalisé relève du miracle, le volume des exportations ayant quintuplé par rapport à celui enregistré il y a 40 ans ».

R. A.