Faut-il repousser la scolarisation à 7 ans ?

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/Devenu la priorité numéro 1 du ministère de l’Education nationale, la réforme du système éducatif est au centre de tous les débats, surtout chez les partenaires sociaux qui n’hésitent pas à faire part de leurs propositions à la tutelle. C’est le cas du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SATE) qui a ouvert le débat sur l’âge obligatoire de la scolarisation.

En effet, le syndicat a fait savoir que lors d’une réunion avec le ministre de l’Éducation, Abdelhakim Belabed, le SATE a proposé de fixer l’âge de scolarisation obligatoire à 7 ans au lieu de 6, et ce, afin de laisser les enfants profiter d’une année supplémentaire de jeu. Se référant à des études, le syndicat a avancé que repousser l’âge de scolarisation a d’énormes impacts positifs sur les tout petits dont l’amélioration de leurs capacités d’apprentissage. Les partisans de cette idée relèvent que beaucoup de pays dans le monde ont opté pour la scolarisation à partir de l’âge de 7 ans dont la Finlande qui peut se vanter d’avoir le meilleur système scolaire au monde. Par ailleurs, soutient-on encore, il a été démontré que la scolarisation précoce ne fait pas de l’enfant un surdoué comme le pensent certains parents. Bien au contraire «l’imposition d’attentes irréalistes au niveau du développement cognitif crée des situations de stress chez l’enfant», indique un site spécialisé. De ce fait, l’enfant se trouve confronté à des exercices qui exigent de lui des processus cognitifs non accessibles par manque de maturation anatomique. Une situation qui pousse le cerveau de l’enfant à mémoriser sans toutefois comprendre.

«Ce n’est pas le moment»

Bien accueillie chez les parents, la proposition du SATE n’a pas manqué de susciter l’intérêt des syndicats du secteur, qui partagent le même avis mais qui trouvent néanmoins cette proposition «précoce». C’est le cas de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation Unpef dont le président a fortement salué la proposition de son homologue mais a estimé que la priorité doit être donnée à d’autres mesures plus urgentes. «Repousser l’âge de la scolarisation obligatoire est une excellente chose pour les enfants d’un point de vue pédagogique mais j’estime que ce genre de décision est encore hors de portée pour l’Algérie qui doit d’abord effectuer un travail colossal sur le système éducatif avant de songer à ce genre de décisions sur lesquelles nous avons été devancés par les pays ultra développés, à l’image des pays scandinaves, l’Allemagne et l’Angleterre», a déclaré Sadek Dziri président de l’Unpef. Il ajoute : «Notre prophète QSSL nous a préconisé l’apprentissage de la prière à l’âge de sept ans, cela ne peut être anodin. Des études ont d’ailleurs démontré que l’enfant ne peut écrire correctement qu’a cet âge-là car avant il n’est pas encore préparé au niveau des articulations des mains. D’autres études ont aussi prouvé que l’apprentissage par le jeu reste le meilleur moyen d’inculquer le savoir à l’enfant. Il faut prendre en compte toutes ces données et se fixer un objectif à réaliser dans 5 ans au minimum», a conclu le syndicaliste.

W. S.