Financement des startups : l’État implique le privé

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Par Nabil M.

Les entreprises innovantes exerçant dans le domaine de la technologie ont réalisé ces dernières années un bond quantitatif et qualitatif impressionnant, faisant de l’Algérie un pays à la hauteur de la compétitivité internationale dans ce segment.

Dans le souci d’encourager ces startups et renforcer leur contribution dans le développement économique du pays, le conseil des ministres d’hier, présidé par le chef de l’Etat, a consacré un chapitre relatif à ces entreprises innovantes, notamment sur le volet des financements. Ainsi, le président de la République a souligné, lors de cette réunion, «le maintien par l’Etat du financement et du soutien des startups qui ont évolué de manière remarquable ces dernières années», a indiqué un communiqué de la présidence.

Le chef de l’Etat a évoqué dans ce sens la nécessité de faire participer à cette croissance du domaine des startups, «le secteur privé moyennant des incitations», dans le but d’inciter nombre de jeunes initiatives et d’attirer plus d’entreprises dans ce domaine innovant qui nécessite une dynamique créatrice de valeurs contribuant de ce fait à développer en Algérie l’économie de la connaissance.

 Vers une prochaine étape qualitative

Le premier magistrat du pays n’a pas manqué de mettre en avant l’ambition de l’Etat à aller de l’avant dans ce jeune secteur qui a déjà fait ses preuves même au niveau international, tout en soulignant la nécessité d’améliorer en continu la qualité des startups et de leurs projets. Dans ce sens, le président de la République a ainsi affirmé que «la prochaine étape est celle de la qualité et non de la quantité», expliquant que «le domaine des startups est celui de l’économie de la connaissance, de l’intelligence et de l’efficacité économique».

Toujours dans le cadre du renforcement de ce segment de l’économie et l’amélioration de son rendement, le chef de l’Etat n’a pas manqué de souligner que «le financement de ces entreprises doit cibler les jeunes et tenir compte du type de projets créés». Une exigence qui laisse croire que les hautes autorités de l’Etat veulent à tout prix que toutes les mesures prises au profit des jeunes startupers soient profitables aux porteurs de projets innovants qui contribuent réellement à la croissance économique du pays.

Il faut rappeler, dans ce sens, que le gouvernement a pris une série de mesures pour stimuler l’écosystème des startups dans le pays et encourager les jeunes entrepreneurs à participer au développement de l’économie du pays et enrichir le tissu d’entrepreneuriat national. Dans ce cadre, plusieurs mécanismes ont été intégrés dans les lois de finances, à l’instar de celle de 2021 qui a approuvé un article sur le financement participatif, la loi de finances 2022 qui a introduit des titres d’emploi privé pour inciter le secteur privé à investir dans les fonds d’investissement, et la loi de finances 2023 qui comporte des incitations fiscales, en sus de la création d’une section pour les startups au niveau de la bourse.

Un fonds pour financer les startups

Parmi les mesures phares mises à la disposition des startups, la création d’un fonds pour le financement de ces entreprises innovantes, avec des normes purement économiques, pour orienter les capitaux vers l’innovation. Ce fonds a été créé en octobre 2020 par le ministère de l’économie de la connaissance, des startups et des micro-entreprises en coopération avec six banques publiques, avec un capital de 1,2 milliard DA.

Ce fonds offre plusieurs possibilités de financement en fonction de la nature de la startup concernée, à savoir un financement à hauteur de 5 millions DA (plafond maximal) pour les startups en début d’activité, un financement aux entreprises en activité à hauteur de 20 millions DA en sus d’un autre financement de 150 millions DA (plafond maximal) pour les grandes entreprises. Le financement se fait dans le cadre d’une approche purement économique qui n’exige pas d’intérêts pour les startups, mais les considère comme partenaires dans le capital risque.

N.M.