Gaz : l’Algérie, garante de stabilité du marché

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PAR ABDELLAH B.

L’évolution de la géopolitique place l’Algérie au centre de l’équation gazière internationale, en sa qualité d’acteur clé sur le marché en sa qualité de fournisseur « fiable et sûr » mais aussi en tant que leader incontestable au sein de l’organisation des pays exportateurs (Gecf).

L’Algérie se trouve aujourd’hui comme le seul pays à pouvoir jouer le rôle de fédérateur au sein du cartel, mais aussi apaiser les relations avec les pays consommateurs, les Occidentaux en particulier, pour garantir une stabilité durable du marché.

En effet, même si les relations diplomatiques entre l’Algérie et les pays membres sont positives, la question gazière a été pour de longues années un dossier sensible avec certains Etats. L’évolution de la situation géopolitique leur impose de faire converger leurs positions avec celle de l’Algérie qui pour le moment a démontré la « fiabilité » de sa démarche pour la stabilité du marché et des prix.

D’un côté, la Russie et l’Iran souffrent encore des sanctions occidentales, et de l’autre le Qatar et l’Arabie saoudite subissent les conséquences du conflit au Moyen-Orient, dont le trafic de méthaniers demeure perturbé, ce qui pèse sur l’offre mondiale de ce combustible le plus convoité. De ce fait, le rôle de l’Algérie dans la résolution de l’équation énergétique est « crucial », la mise en place d’une assise forte pour la stabilité du marché gazier international dépendra de sa capacité à convaincre les membres du cartel gazier à converger leurs points de vue permettant de mettre en valeur l’intérêt commun des pays membres du cartel gazier.

L’enjeu, comme l’ont déjà souligné les experts depuis plusieurs semaines, est d’aligner non pas le prix du gaz sur celui du pétrole, mais plutôt les positions des pays pour arriver à former un bloc plus solide que celui de l’Opep+ qui a su réagir aux fluctuations du marché pétrolier et d’imposer le retour aux fondamentaux. Et pour atteindre cette finalité, il est question de faire passer l’intérêt commun des pays membres en premier lieu, une manière d’assurer la durabilité de ce combustible et de lui accorder le statut de combustible clé dans la transition énergétique mondiale. Il s’agit donc de faire barrage à la fois aux lobbies anti-fossile qui s’activent pour faire avancer leurs pions sur l’échiquier mondial au détriment du gaz, et de l’autre les pays consommateurs qui multiplient les tentatives de dérégulation du
marché à travers le recours au plafonnement des prix. Des positions qui portent directement atteinte à la souveraineté des pays producteurs sur les richesses de leurs sous-sols.

La stabilité du marché, des prix et leur durabilité figurent donc en tête des préoccupations des pays producteurs et consommateurs à la fois, et le sommet d’Alger arrive donc dans une conjoncture assez particulière pour renforcer les assises du cartel gazier pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de syndicat des pays sur le marché énergétique international.

A. B.