Faute de candidatures convaincantes : L’ouverture du secteur des transports au privé retardée

0
979

PAR ZINE HADDADI

Les compagnies de transport Air Algérie, Tassili Airlines et Algérie Ferries sont bien parties pour rester les seules représentantes du pavillon national aérien et maritime, vu que les investisseurs privés dans ce secteur n’ont à ce jour pas lancé leurs activités. Alors que l’ouverture du transport aérien et maritime aux opérateurs privés a été actée depuis octobre 2020 par le gouvernement algérien, le dossier n’a pas connu d’avancées concrètes faute de candidatures sérieuses, assurent des sources sûres à l’Algérie Aujourd’hui.

Pourtant, du point de vue des autorités, tout a été mis en œuvre pour attirer les investisseurs privés à intégrer le paysage du transport aérien et maritime monopolisé jusqu’à présent par les compagnies publiques Air Algérie et Algérie Ferries.

Des candidatures pas convaincantes

En effet, la décision d’ouvrir le secteur du transport aux investisseurs privés a été prise lors d’un conseil des ministres présidé par Abdelmadjid Tebboune en octobre 2020. Alors qu’elle devait concerner dans un premier temps le transport aérien, la mesure a été élargie au domaine maritime, comme l’avait expliqué le ministre des transports de l’époque Lazhar Hani. Depuis, bon nombre de candidats à l’investissement dans les deux segments du secteur du transport se sont manifestés en déposant leurs dossiers au niveau du ministère.

Néanmoins, jusqu’à présent, aucun opérateur privé ne s’est lancé de manière effective sur le marché algérien, trois ans et demi après la décision d’ouverture du secteur des transports. Le ministère des transports n’a pas reçu parmi les candidatures des dossiers ayant montré une réelle capacité à créer des compagnies aériennes et maritimes dignes de ce nom, assurent nos sources. Des candidats ont manifesté leurs aptitudes pour assurer des liaisons avec des avions loués sans donner de garanties sur la viabilité de leur projet.

Si les candidatures déposées jusqu’à présent n’ont pas convaincu le ministère des transports, c’est que celui-ci veut de vrais investisseurs avec des projets, des moyens et des compétences pour créer une dynamique dans le secteur.

La volonté politique d’ouverture est bien réelle

Fin janvier dernier, l’actuel ministre des transports Habib Zahana avait déclaré au sénat que « quatre dossiers ont été déposés jusqu’à présent et sont en cours d’étude » sans verser dans plus de précisons à leur sujet. L’Etat a pour sa part consolidé sa volonté politique d’ouvrir les transports aux opérateurs privés par des lois incitatives, à l’image du code de l’investissement, considéré comme très avantageux pour les investisseurs.

L’autre mesure censée encourager les opérateurs privés à s’investir dans le secteur des transports est l’autorisation d’importation des aéronefs et des navires d’occasion décrétée par un arrêté ministériel en mai 2023. Le ministère avait par cet arrêté posé entre autres conditions que les aéronefs ne devaient pas dépasser huit ans d’âge, au maximum, et 30.000 heures de vol et/ou 15.000 cycles pour les appareils destinés pour les services aériens de transport public. Pour les navires, le ministère avait fixé la condition qu’ils ne
devaient pas dépasser les quinze ans d’âge pour les bateaux de transport de voyageurs.

L’ouverture du secteur des transports aux investisseurs privés demeure toujours d’actualité selon nos sources en attendant que des projets qui en valent la peine soient mis sur la table du ministère. A travers ses différentes orientations émises lors de conseils de ministres, il apparaît clairement que ce dossier revêt une certaine importance pour le chef de l’Etat.

Z. H.