Gazoduc transsaharien : Mohamed Saïd Beghoul, expert en énergie «Les pays européens doivent s’impliquer financièrement»

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Mohamed Saïd Beghoul

Un accord a été trouvé à Abuja pour la relance du projet de gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger au cours de cette semaine. Si le projet est d’une «importance capitale pour l’économie» de la région d’après les responsables des trois pays, sa réalisation exige l’implication financière et technique des pays demandeurs de gaz européen en particulier, puisque le gazoduc est destiné essentiellement à soulager un marché européen qui ne veut plus dépendre de la Russie.


Qu’est-ce que ce projet pourrait apporter à l’Algérie ? Sur cette question, l’expert en énergie, Mohamed Said Beghoul, affirme que l’objectif principal de «ce projet est de transporter le gaz nigérian vers l’Europe. L’Algérie pourrait en tirer profit notamment avec le droit de transit, mais aussi elle pourrait injecter des volumes supplémentaire de gaz algérien dans le gazoduc qui s’offre comme une option dans le cas où le gazoduc ne serait pas exploitée à sa capacité maximale», explique-t-il.


Evoquant le coût de réalisation du projet qui est estimée à 13 milliards de dollars, d’après le ministre nigérian du pétrole, l’expert en énergie estime nécessaire de définir les participations de chaque partie dans la réalisation d’un tel projet d’une longueur de près de 4000 km. «Pour l’instant, on sait une chose, c’est que le marché existe, mais on ne sait pas encore qui est impliqué dans le financement de ce projet d’une valeur de près de 20 milliards de dollars».


Selon M. Beghoul, «il est impératif d’impliquer des pays européens demandeurs du gaz dans le financement du projet, mais aussi sur le plan technique de la réalisation. Certes, le ministre nigérian avance un coût de de 13 milliards de dollars, mais avec l’inflation et l’augmentation du prix de l’acier sur le marché international, on peut dire que cette somme sera dépassée».


Abordant l’éventualité de la relance du Galsi, un deuxième gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie d’une capacité de 8 milliards m3 qui est en attente depuis quelques années, l’expert Saïd Beghoul exprime son souhait de voir le projet relancé, mais insiste sur un fait qu’il «considère important.» 

Améliorer la production et les réserves de stocks


Il s’agit, selon lui, de «l’amélioration de la production nationale de gaz et des réserves de stocks de l’Algérie, et ce, afin de répondre à la forte demande du marché européen et lui permettre l’utilisation maximale des interconnexions qui existent entre l’Algérie et l’Europe qui sont pour le moment sous exploitées». Pour l’amélioration de la production nationale et des réserves de stocks de l’Algérie qui est très sollicité pour l’augmentation de ces exportations en gaz vers l’Europe, Dr. Beghoul juge impérative une «implication financière» des pays européens dans «la réalisation des investissements dans le secteur gazier en Algérie pour pouvoir bénéficier de ses réserves et se soulager de la pression russe».


A.B.