Albares adopte un ton conciliant à l’égard de l’Algérie

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Albares

Esseulé plus que jamais dans sa crise avec Alger, harcelé par les demandes d’explications et alerté sur les pertes que risque de subir son pays, le chef de la diplomatie espagnole Manuel Albares adopte un ton conciliant en évoquant l’Algérie. Il a souligné que sa «main est tendue» avec le désir de «maintenir les meilleures relations avec l’Algérie, avec le peuple algérien et avec son gouvernement».


Répondant à une question au parlement de la sénatrice du Parti Populaire, Pilar Rojo, mettant en cause le gouvernement dans la grave crise générée au Maghreb, et plus spécialement l’Algérie, le ministre des Affaires étrangères espagnol, a souligné que sa «main est tendue» avec la volonté de maintenir «les meilleures relations avec l’Algérie, avec le peuple algérien et avec son gouvernement».


Au parlement, le gouvernement Sanchez a passé son plus mauvais quart-heure en raison d’un tir de barrage de la part des parlementaires du PP et du parti Vox, qui lui reprochèrent son attitude belliqueuse envers l’Algérie, et s’en prenant plus particulièrement à son ministre des Affaires étrangères Albares qu’ils épinglent pour son amateurisme dans la gestion de la crise diplomatique que l’exécutif a créé par son revirement historique à l’égard de la question du Sahara occidental.


Ainsi, la sénatrice du PP, Pilar Rojo, a franchement mis en cause le gouvernement dans la grave crise générée au Maghreb. «La seule vérité est que nous avions une crise et maintenant nous en avons trois», a assuré Rojo à propos de la gestion menée par le gouvernement en ce qui concerne le Sahara Occidental, le Maroc et l’Algérie, qui a été basée sur «le chaos et l’improvisation».


La réponse d’Albares qui s’en suivra était attendue. En accusant le PP de ne pas le soutenir dans sa politique étrangère, il a prouvé en fait qu’il était acculé dans ses derniers retranchements suite notamment au feu nourri subi par tout l’exécutif en raison de sa fuite en avant dans la crise avec Alger – mais pas que – où il est qualifié de «pyromane».

L’improvisation et amateurisme d’Albares


La porte-parole du PP à la Commission des affaires étrangères du Congrès des députés, Valentina Martinez, a, en effet, reproché au ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, son «improvisation et son amateurisme» qui ont amené, selon elle, l’Espagne à se retrouver au niveau international dans sa «position la plus faible».
Lors de son interpellation d’Albares, en session plénière, Valentina Martinez a résumé la situation de l’Espagne sur la scène internationale en affirmant ceci : «Sans pertinence dans l’UE, disparue en Amérique latine, erratique en Afrique du Nord et volontairement seule au sommet de l’Otan», soulignant également le «mauvais dialogue» avec les États-Unis.


En évoquant Albares, elle a estimé qu’il est le ministre des Affaires étrangères d’un gouvernement épuisé, sans direction ni crédibilité», en appelant à «écouter les Espagnols qui ont parlé dimanche par la bouche des Andalous : pas comme ça». Martinez a évoqué la nouvelle crise créée par Sanchez avec l’Algérie et qui a fait de l’espace sur un terrain auparavant occupée par l’Espagne et aujourd’hui occupée par d’autres pays comme l’Italie, le Portugal ou la France.


Elle a également souligné que le gouvernement se cache derrière la Russie pour tous les problèmes et affirme maintenant également que le président russe, Vladimir Poutine, est la « cause des mauvaises relations avec l’Algérie ».
«Je ne vais pas le qualifier de pyromane», a déclaré le député PP, faisant référence à l’éditorial contre le ministre publié par l’agence de presse algérienne l’APS, «mais il fait preuve d’improvisation et d’amateurisme».

Un député Vox demande le départ de Sanchez


Egalement, le député Vox, Ivan Espinosa de los Monteros, en interrogeant la vice-présidente Nadia Calvino sur les conséquences de la crise diplomatique avec l’Algérie, n’a pas été tendre dans ses remarques, en demandant pas moins que le départ du gouvernement Sanchez.


En épinglant enfin le gouvernement au sujet de la «hausse alarmante des prix» dont souffre le pays, le député Vox s’est adressé en ces termes à la vice-présidente Nadia Calvino : «Le problème n’est pas la guerre, ni Franco ni Poutine. Partez au plus vite pour le bien de l’Espagne».


A. R.