Ghaza : l’Algérie s’oppose à la résolution US

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Le dernier bilan de l’offensive génocidaire sioniste à Gaza

PAR DJILALI B.

L’hypocrisie des Etats-Unis a été mise à nu hier au conseil de sécurité de l’ONU, où leur projet de résolution pour un cessez-le-feu à Ghaza a été bloqué. Le projet a été rejeté par deux vetos. Et une voix contre. Celle de l’Algérie que Bendjama a justifiée par le flou du texte, loin d’offrir une garantie d’un cessez-le-feu, garantit à Israël « un permis de poursuivre l’effusion du sang ».

Le Russie et la Chine ont sorti le veto, alors que l’Algérie a voté contre. Le Guyana s’est abstenu. Le représentant de la Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, a dénoncé un texte hypocrite. Parce que le projet de résolution américaine propose un « cessezle-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés et permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle », sans évoquer l’arrêt des hostilités, plutôt des bombardements israéliens, cela d’autant que le premier ministre sioniste Benjamin
Netanyahu menace d' »étendre les opérations militaires jusqu’à Rafah ». En effet, les Etats-Unis, principal allié d’Israël qu’ils soutiennent financièrement et militairement, ne peuvent se targuer de défendre un processus opposé aux desseins des Israéliens. Un argument largement suffisant pour rejeter le projet américain, les Etats-Unis étant complices du génocide et de tous les crimes de guerre que commet Israël en Palestine. A plus forte raison que ces mêmes Etats-Unis réservent toujours, comme par réflexe, le veto contre les textes qui risquent de contraindre Israël. Cela s’est confirmé encore récemment avec le projet de résolution algérien pour un cessez-le-feu durable pour acheminer l’aide humanitaire à Ghaza auquel les Etats-Unis ont opposé un veto.

Rappel des priorités

Le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama, a indiqué que le projet de résolution US sur l’agression israélienne à Ghaza, rejeté par le conseil de sécurité de l’ONU, n’est pas à la mesure des attentes du groupe arabe qui espérait donner la priorité à un cessez-le-feu immédiat, l’acheminement des aides humanitaires sans entraves ainsi que le déplacement forcé de la population. Des points ignorés par les Américains. A ce sujet, il a ajouté que lors des discussions depuis un mois, l’Algérie a adhéré avec une bonne intention au projet et a présenté des amendements pour rendre le texte plus équilibré et acceptable, précisant que l’Algérie s’est fait le porte-voix de millions de personnes et d’instances humanitaires qui réclamaient un cessez-le-feu immédiat, en soulignant que le but était de mettre fin à la boucherie que commet le colon israélien depuis plus de 5 mois.

Le diplomate a par ailleurs relevé que le contenu du texte américain « n’est pas un message de paix clair », « il permet de tuer davantage de Palestiniens sans offrir la garantie requise pour faire cesser l’escalade », a-t-il précisé. « Le texte est comme un permis de poursuivre l’effusion du sang », a-t-il conclu. M. Bendjama a également exprimé son inquiétude quant à
l’éventuelle occupation de Rafah par Israël et dont les conséquences seront destructrices.
Et rappelant au passage le projet de résolution présenté par l’Algérie pour rejeter cette offensive que le conseil de sécurité a échoué à faire adopter, Bendjama a mis le doigt sur l’écart ou la différence entre ce que l’Algérie et des pays de la région plaident et ce projet de texte américain qui menace l’existence de l’Etat palestinien à l’avenir et entrave les efforts pour la réconciliation inter-palestiniens.

Sur le même ton, qui est la marque de fabrique de ce diplomate algérien et par lequel il s’est fait connaître à l’ONU, il a appelé au maintien de l’Unrwa, instance onusienne chargée des actions humanitaires en Palestine, pour aider les réfugiés palestiniens, continuer à travailler pour leur retour chez eux et à prolonger son mandat. Il a souligné à ce sujet que l’action de soutien humanitaire ne peut se concrétiser sans un cessez-le-feu, un arrêt des affrontements, comme l’ont démontré plusieurs agences humanitaires. Et que les dispositions du texte US ne peuvent avoir d’effet sans un cessez-le-feu, raison pour laquelle l’Algérie a voté contre. Bendjama a enfin incité tous les membres du conseil de sécurité à accorder la priorité à l’arrêt immédiat de l’agression, précisant qu’il revient à ce conseil de prendre une mesure décisive pour arrêter la violence afin d’ouvrir la voie à un processus de paix durable à Ghaza et dans la région.

D. B.