Huile, sucre, produits pétroliers… L’industrie de transformation se renforce

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PAR NABIL M.

L’Algérie poursuit sa relance économique pour sortir de la rente des hydrocarbures, en favorisant l’industrie avec un accent particulier sur le volet de la transformation industrielle dans le but de réduire les importations. Restant longtemps dépendante d’une économie de bazar qui se basait sur l’acquisition au prix fort des produits finis pour une consommation de plus en plus importante, l’Algérie vient de rompre avec cette dépendance étrangère pour s’appuyer sur ses propres capacités de production.

Que ça soit sur les produits alimentaires de large consommation, des produits pétroliers ou
autres domaines, l’Etat a mis les moyens pour diversifier l’industrie et encourager les entreprises à s’adapter aux mutations économiques en cours, à diversifier leurs produits et à répondre à la demande locale tout en maintenant des normes de qualité élevées pour viser l’exportation.

Industrie sucrière avec les Américains

Dans ce sens, l’entreprise Tafadis, spécialisée dans le raffinage du sucre en Algérie, filiale du groupe Madar, vient de signer un mémorandum d’entente avec l’entreprise américaine Reasol, visant à développer conjointement un projet intégré d’industrie sucrière. Ce partenariat avec cette firme texane réputée dans le domaine agroalimentaire permettra de développer conjointement un projet intégré allant de la culture à grande échelle de la betterave sucrière à sa transformation industrielle, afin de produire un sucre blanc 100% algérien répondant aux meilleurs standards internationaux.

A travers ce partenariat stratégique, Tafadis ambitionne de conquérir de nouveaux marchés à l’export et pénétrer notamment le marché américain. Un important complexe pour produire l’huile et l’aliment de bétail Dans la production d’huile de table, l’Algérie compte courir 20% du besoin national grâce au complexe de trituration des graines oléagineuses Koutama Agrifood basé à Taher (wilaya de Jijel), qui sera mis en service à la fin du premier semestre 2024. Les tests techniques du complexe seront effectués en avril prochain, tandis
que la production sera lancée en juin prochain, a-t-on annoncé. Ce complexe est spécialisé
dans l’extraction des huiles végétales brutes du soja et se compose d’une usine de trituration des graines oléagineuses, d’une unité de stockage de matière première (soja) et une autre de stockage du produit fini et de commercialisation des huiles. Dès son entrée en activité, ce complexe couvrira 20% des besoins du marché national en huile de table, outre la production d’aliments de bétail entre 70 et 80%, avant de passer dans une seconde phase à l’exportation. Le complexe assurera dans une première phase la trituration de 5000 t de graines oléagineuses et la production de 1000 t d’huiles brutes et 4000 t d’aliments de bétail quotidiennement.

Produits dérivés du pétrole, «une valeur ajoutée considérable»

Dans les produits pétroliers et dans une optique de valorisation des matières premières, l’Algérie, à travers la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach, n’a pas manqué de renforcer ses investissements dans le raffinage et la pétrochimie. A travers l’ambitieux projet de transformation basé sur une nouvelle stratégie à l’horizon 2030, Sonatrach vise d’être une compagnie pétrolière nationale parmi les plus performantes et rentables de l’industrie. Le groupe aspire à développer son portefeuille d’investissements par l’extension de ses activités dans le domaine des industries pétrochimiques, à travers la production du polypropylène, le lancement des travaux de réalisation de l’unité de production du méthyl tert-butyl éther (MTBE), en sus du mégaprojet intégré de production du phosphate à même de permettre au pays, une fois mis en service, de devenir l’un des plus grands exportateurs d’engrais aux niveaux régional et international. Sans oublier le raffinage qui a permis à l’Algérie de créer son autosuffisance en matière de carburants, grâce aux cinq raffineries nationales d’une capacité totale de raffinage de plus de 25 millions de tonnes par an (MTA).

Il s’agit de la raffinerie de Skikda (RA1K) avec une production de 16,5 MTA, celle de Hassi Messaoud (RHM) avec 1.07 MTA, Adrar (RA1D) avec 0.6 MTA, Alger (RA1Z) avec 3,65 MTA et Arzew (RA1Z) avec une production de 3,75 MTA. Rappelons que lors d’une réunion du conseil des ministres au mois de décembre 2023, Abdelmadjid Tebboune avait ordonné de relancer la raffinerie de Hassi Messaoud dans les plus brefs délais. Il avait exigé par la même occasion de « redoubler d’effort et de diversifier les capacités de production des produits dérivés du pétrole pour les exporter vers l’étranger, étant une valeur ajoutée considérable ».

N. M.