Il a reçu une délégation du conseil international des céréales : Cherfa explique les choix de l’agriculture algérienne

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Par Brahim Aziez

Le ministre de l’agriculture et du développement rural a reçu, hier au siège de son ministère, le directeur exécutif du conseil international des céréales (CIC), Arnaud Petit, en présence du vice-président du conseil, Salhi Oussama, et du directeur général de l’office interprofessionnel algérien des céréales (OAIC), Nasreddine Messaoudi. La rencontre a permis d’aborder les préparatifs de la 59e session des travaux du forum international du CIC, prévue en juin prochain, session au cours de laquelle l’Algérie endossera la présidence du conseil pour un an.

Le communiqué du ministère de l’agriculture qui a rapporté le contenu de cette rencontre a indiqué que plusieurs sujets liés au marché international des céréales et au rôle que peut jouer l’Algérie dans le cadre de ce conseil ont été abordés, et ce, à partir de ses expériences dans ce domaine, en vue de renforcer le principe de transparence dans les échanges commerciaux et le transport maritime des céréales et les légumineuses.

Youcef Cherfa a saisi cette opportunité pour présenter les axes les plus importants de la stratégie développée par l’Algérie pour renforcer sa sécurité alimentaire, et qui repose sur le développement d’une agriculture stratégique et la réalisation de l’autosuffisance dans certains produits de grande consommation, notamment les céréales, les légumineuses, le lait, la viande, les huiles et le sucre.

Il convient de rappeler que l’Algérie a été élue à l’unanimité en juin 2023 à la vice-présidence du conseil international des céréales (CIC), à l’occasion d’un vote organisé par cette instance internationale à Londres en marge de la 58e conférence du CIC. Le vote s’est déroulé en présence du chef de cabinet du ministère de l’agriculture et du développement rural (MADR) en sa qualité de représentant du ministre du secteur, du directeur général de l’office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et du représentant de l’ambassade d’Algérie à Londres.

De la sorte, l’Algérie prend la vice-présidence du CIC, la présidence étant assurée par les Etats-Unis, qui la remettront à l’Algérie une fois leur mandat arrivé à son terme.

Le communiqué du MADR qui avait annoncé cette élection a estimé que celle-ci «reflète, une fois encore, la confiance placée par les pays membres en l’Algérie, eu égard à sa contribution au sein du CIC à travers son engagement à garantir la stabilité et l’efficacité des marchés mondiaux des céréales, outre sa contribution à réaliser la sécurité alimentaire des pays membres et à élargir les consultations entre les pays importateurs et exportateurs».

De même, l’Algérie a été réélue, courant 2023, en tant que membre de la commission administrative du CIC, une de ses trois principales structures, aux côtés des commissions du budget et des exigences des marchés.

Le CIC, une organisation internationale pour stabiliser le marché des céréales

Pour rappel, le CIC est une organisation gouvernementale internationale ayant pour objectif de renforcer la coopération internationale dans le commerce des céréales, contribuer à la stabilité des marchés des céréales et améliorer la sécurité alimentaire mondiale.

Le CIC est également chargé de la mise en œuvre de la convention relative au commerce des céréales de 1995, en sus du contrôle du développement de ces marchés, et des politiques nationales des céréales.

Enfin, le CIC a été fondé le 23 mars 1949 sous le nom de conseil international du blé (CIB) avec pour objectif d’assurer une distribution égalitaire de blé aux pays en état d’urgence.

L’origine du conseil international des céréales remonte à la crise des années 1930. Cette période fut marquée par une baisse généralisée des cours du blé. De nombreux producteurs connurent la misère. Le commerce international du blé était en général complètement libre de droit de douane.

La plupart des grands pays producteurs et/ou exportateurs cherchèrent, alors, des moyens de réglementer leur marché du blé pour assurer des revenus réguliers et décents aux producteurs. Aux États-Unis, dans le cadre de «New Deal», Roosevelt mit en place des paiements compensatoires en faveur des producteurs et organisa un processus de contrôle des niveaux de production,  allant jusqu’à des destructions de récoltes. Les paiements compensatoires étaient variables en fonction de l’évolution des cours.

B.A.