Il a rejeté la mouture présentée durant le conseil des ministres. Statuts des corps médical et paramédical : ce que veut le président

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Par Zine Haddadi

Présentés hier lors du conseil des ministres, les statuts des corps médical et paramédical n’ont pas été adoptés.

Le président de la République a ordonné que le texte relatif aux statuts des corps médical et paramédical soit réétudié par le conseil du gouvernement.
Abdelmadjid Tebboune a souligné le rôle de premier plan joué par le corps médical et paramédical pour contribuer à assurer la sécurité sanitaire nationale, ce qui nécessite une place particulière pour ce secteur évoquant la protection, les allocations de retraite et les primes d’incitation en fonction de la nature des domaines d’emploi.
Revoir le statut du corps médical et paramédical de la santé ne doit pas se concentrer uniquement sur l’aspect financier.

Le ministère de la santé est appelé à présenter une nouvelle version qui soit plus profonde en matière de réformes.
Du côté des syndicats, les attentes concernant les nouveaux statuts des corps médical et paramédical sont grandes.

Les attentes des syndicats

Contacté par l’Algérie Aujourd’hui, Lounès Ghachi, secrétaire général du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), a pointé la création des postes de directeur de soins et des inspecteurs paramédicaux comme principales revendications.
Au sujet des revendications socioprofessionnelles d’ordre économique, Lounès Ghachi a indiqué que son syndicat attend de connaître les détails sur le régime indemnitaire pour se prononcer.
Tout comme l’a préconisé le président de la République, la révision des statuts des corps médical et paramédical doit aller au-delà d’une simple révision des salaires, assure le Dr Mohamed Iddir, président du syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP).
« Nos attentes sont grandes au vu des manquements et des insuffisances dans le cadre juridique actuel. Ce qu’il faut, c’est une réforme structurelle du statut du corps médical », explique Dr Iddir.
Pour le président du SNPSSP, le problème réside dans le fait que le statut de la fonction publique soit « étroit », « rigide » et offre « des possibilités réduites » pour le corps médical.
Ce dernier estime qu’il faut « revoir les statuts des corps médical et paramédical » de sorte à « offrir une évolution de carrière intéressante et motivante » pour le personnel de santé publique dans le cadre d’une grille particulière.
Le président du SNPSSP recommande la création d’un cadre qui soit quelque peu particulier au corps médical afin qu’il puisse répondre aux réalités des problèmes en attente de résolution.
« Une simple révision des salaires ou des questions d’ordre économique permettra aux personnels de santé de vivre mieux mais ne réglera pas l’ensemble des problèmes », a-t-il ajouté.
Ce qu’il faut, selon Dr Iddir, c’est « un statut valorisant » qui va au-delà des questions économiques et qui soit à même de résoudre les problèmes dans le fond.

Nécessité d’un cadre particulier pour le personnel de santé, selon le SNPSSP

Le président du SNPSSP a évoqué un « déséquilibre » entre le secteur public et privé, mais aussi un cadre de travail qui ne répond pas aux aspirations du personnel de santé public, contraint de travailler dans des conditions difficiles.
« Le déséquilibre entre le secteur public et privé, où la régulation est absente, est criant. Au rythme où vont les choses, les personnels de santé publique travaillent en attendant d’aller vers le privé ou d’avoir une opportunité à l’étranger. Il y a aussi le problème de l’écart entre les hospitalo-universitaires et les autres catégories du personnel de santé qu’il faut revoir », détaille Dr Iddir.
Le président du SNPSSP affirme qu’au fil du temps, les personnels de santé publique ont perdu de nombreux acquis, et qu’une simple réponse aux revendications économique ne peut pas être la seule solution.
« Il faudrait que les statuts des corps médical et paramédical soient le fruit d’une vision d’une réflexion globale. Le secteur public doit bien évidemment préserver son caractère social tout en permettant aux personnels de santé de bénéficier dans le cadre d’une logique plus libérale. Il est important d’avoir un cadre où le champ d’action de tous les intervenants soit bien défini », recommande Dr Iddir, qui estime qu’il est temps d’ouvrir ce grand chantier.
Le ministère de la santé est appelé par le président de la République à revoir sa copie. Le secteur de la santé est d’une importance telle que les nouveaux statuts des corps médical et paramédical doivent répondre à des problématiques plus profondes que celles relatives à l’aspect financier.

Z.H.