Il conditionne la reprise des relations avec l’Espagne par son retour à sa position historique. Ghali : «Nous ne céderons rien, nous continuerons de résister»

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Brahim Ghali appelle la communauté internationale à assumer sa responsabilité envers le peuple sahraoui

Le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, a assuré avant-hier que son gouvernement ne reprendrait pas les relations avec l’Espagne à moins que l’exécutif dirigé par Pedro Sánchez ne cesse de soutenir le Maroc concernant le Sahara occidental et défende les résolutions de l’ONU pour la tenue d’un référendum d’autodétermination comme l’exige le peuple sahraoui.

 «Nous avons gelé les relations à la suite du changement de position de l’Espagne et nous continuerons ainsi jusqu’à ce que ce changement soit corrigé », a expliqué Ghali samedi, lors d’une conférence de presse depuis les camps de réfugiés d’Ausserd, à Tindouf, en Algérie, où il se trouve cette semaine à l’occasion de la 18e édition du festival international du film du Sahara occidental (FiSahara). Toutefois, les relations avec les organisations de la société civile qui luttent pour la cause sahraouie se poursuivent et «se sont même intensifiées», a-t-il ajouté.

«Comme les Espagnols, on cherche la raison de ce changement»

Le président sahraoui a également indiqué que les Sahraouis cherchent toujours quelle est la raison de ce changement de position de l’Espagne concernant le Sahara occidental, alors que depuis plus de 40 ans, elle soutient leur proposition, même s’il a laissé entendre que la raison pourrait être directement liée à Pedro Sánchez et à son épouse, Begoña Gómez. «Les Espagnols tentent encore de découvrir la raison du changement de gouvernement. Ils parlent de Pégasus, de la première dame… c’est quoi la vérité ? Nous ne le savons pas », a ajouté Ghali, dans une salle pleine de gens qui l’attendaient depuis plus d’une heure. La référence faisait allusion à l’affaire Pegasus, au scandale d’espionnage sur les téléphones portables de Sánchez, de la ministre de la défense, Margarita Robles, et du ministre de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et derrière lequel a pointé une commission d’enquête du parlement européen direction le Maroc.

 Accord de pêche

Interrogé sur le Moroccogate – un autre scandale de corruption présumée d’eurodéputés – Ghali a indiqué que le royaume alaouite agit comme un « lobby » pour influencer le parlement européen, non seulement sur la question du Sahara, mais aussi avec « des tentatives indirectes sur la question de la pêche ». «90% des captures de l’accord de pêche UE-Maroc sont produites dans les eaux sahraouies», dit-il.

Le leader du Front Polisario a également indiqué que son gouvernement était prêt à adhérer à l’idée d’un référendum selon les conditions fixées par l’ONU, mais a assuré que le Maroc « n’a pas laissé cela se produire ». « Notre disponibilité à l’égard de la communauté internationale a toujours été effective, mais nous n’allons céder aucune partie de notre territoire. » Ghali a également rappelé que le peuple sahraoui continuera à lutter pour l’indépendance, pour récupérer les ressources naturelles dont dispose le Sahara occidental. «Nous continuerons à résister», a-t-il conclu.

R.N.