La déclaration d’Alger sur la Palestine sera signée aujourd’hui : Réconciliation historique à Alger

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Quatorze factions palestiniennes ayant pris part à une session de dialogue inter-palestinien tenue mardi et mercredi à Alger ont annoncé hier le parachèvement de la réconciliation nationale en adoptant une série de résolutions contenues dans «la déclaration d’Alger sur la réconciliation palestinienne» et qui consistent notamment en la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et le renforcement de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et d’activer ses institutions, en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien.


La déclaration d’Alger, qui représente une base solide pour l’unité palestinienne, sera signée aujourd’hui lors d’une cérémonie solennelle à laquelle prendront par les 14 factions dont Fatah et Hamas, qui ont pris part aux différentes péripéties du dialogue et de réconciliation amorcées en janvier dernier sous l’égide d’Alger.

Les principaux points de l’accord

Les différentes composantes du mouvement palestinien ont en effet adopté un «document» présenté par l’Algérie, sous la forme d’une feuille de route en neuf points, qui souligne d’abord l’importance de l’unité nationale pour la constance et la résistance afin d’atteindre les objectifs légitimes du peuple palestinien, en plus d’adopter le langage du dialogue et de la consultation afin de résoudre les divergences sur la scène palestinienne dans le cadre de l’Organisation de libération, représentant unique et légitime du peuple palestinien, tout en activant le mécanisme de travail des secrétaires généraux des factions pour faciliter le travail de ce gouvernement.


Le document souligne aussi la nécessité de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la division, parvenir à la réconciliation nationale et établir le principe d’un partenariat politique avec les différentes forces nationales palestiniennes en organisant des élections populaires.

Aussi, le troisième point stipule la nécessité de renforcer le rôle de l’Organisation de libération et d’activer ses institutions avec la participation de toutes les factions en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien.
Un autre point du document proposé par l’Algérie appelle à accélérer la tenue d’élections présidentielle et législatives générales dans toutes les régions palestiniennes, y compris la capitale palestinienne, El-Qods, puis à unifier les institutions nationales palestiniennes et à mobiliser les énergies disponibles et les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les projets de reconstruction et soutenir les infrastructures et l’infrastructure sociale du peuple palestinien.

Couronnement de l’initiative de Tebboune

Cet accord des factions palestiniennes est le couronnement d’une initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui avait annoncé la volonté de l’Algérie d’accueillir une réunion de réconciliation inter-palestinienne devant se tenir avant le sommet de la Ligue arabe, prévu les 1er et 2 novembre prochain. C’est le résultat aussi d’une intense activité de l’équipe algérienne en charge de ce dossier, qui avait facilité le dialogue, depuis janvier dernier, en recevant séparément chacune des factions, en vue de recueillir ses visions de la réconciliation, en convoquant toutes les factions à une réunion élargie mardi et mercredi, au cours de laquelle un document de réconciliation leur a été proposé.

Le président, qui avait dès le début de ce processus assuré un suivi continu de ce dossier, a également pesé de tout son poids pour amener les factions palestiniennes à conclure un accord, mettant fin à une division politique et géographique, qui dure depuis 2007, entre le mouvement Hamas contrôlant la bande de Gaza, tandis que la Cisjordanie est administrée par un gouvernement formé par le mouvement Fatah dirigé par le président Mahmoud Abbas.

Hier, le président Tebboune a assisté à une partie de la conférence de réconciliation palestinienne au palais des nations, et a salué toutes les factions palestiniennes participant à la conférence.

L’Algérie disposée à contribuer à la mise en œuvre de l’accord

À la séance d’ouverture du dialogue, mardi, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra y a aussi participé, aux côtés des représentants du Qatar et du sultanat d’Oman ainsi que 57 personnalités palestiniennes.
Et alors que les factions palestiniennes s’échinaient jusqu’à une heure tardive hier à mettre les dernières retouches au document final, portant «déclaration d’Alger», des informations faisaient état de la disponibilité de l’Algérie à apporter sa contribution à la mise en œuvre de l’accord en déployant tous les efforts nécessaires, y compris la nomination d’une équipe algéro-palestinienne avec une participation arabe pour la superviser.

Les réactions des participants

Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas : «Nous apprécions hautement l’initiative de l’Algérie»
«L’initiative de l’Algérie s’inscrit dans le cadre de sa responsabilité nationale et de son empreinte émotionnelle et historique avec le peuple palestinien, nous apprécions hautement cette initiative», a déclaré hier soir Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas.

Concernant le dialogue qui a eu lieu entre les factions palestiniennes, Haniyeh a déclaré : « Nous sommes satisfaits de la rencontre algérienne, et le dialogue entre nous a été couvert par une atmosphère de positivité. » Dans le même contexte, a-t-il expliqué, «l’équipe algérienne, qui a mené le dialogue avec les factions palestiniennes pendant près d’un an, a fait preuve de patience et de non-ingérence pour imposer n’importe quelle vision de n’importe quel côté. Le résultat a été bon, s’élevant au niveau de défis et dangers auxquels est confrontée la cause palestinienne.»


Mustapha Barghouthi, SG du parti Initiative nationale palestinienne: «Un accord a été trouvé sur les questions centrales»

L’activiste palestinien et secrétaire général du parti Initiative nationale palestinienne (INP), Mustafa Barghouthi dira : «Le document algérien traite toutes les questions cruciales du dossier palestinien.»
Une «atmosphère positive» a régné lors de la première et «une grande partie des dispositions du document a été approuvée. Nous sommes très optimistes, car un accord a été trouvé sur les questions centrales et leur traitement, comme le dossier de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), l’unification des rangs palestiniens, en plus d’autres questions», a-t-il ajouté.

En ce qui concerne le dossier de l’OLP, Barghouthi a déclaré qu’il était convenu de «l’importance de l’organisation et des mécanismes de son développement».
Il a également été convenu, selon Barghouthi, d’un programme de lutte nationale pour faire face à l’occupation israélienne.

A.R