La diplomatie algérienne en ordre de bataille

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/Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier à Alger la cérémonie d’ouverture de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, tous les ambassadeurs en fonction ou qui prendront leurs fonctions se réunissent avec les cadres du Ministère des AE, mais aussi avec le président de la République, le Premier ministre et des ministres.

Il faut croire que cette rencontre, assez spéciale, augure d’une nouvelle feuille de route de la diplomatie algérienne, une diplomatie qu’Abdelmadjid Tebboune veut «adaptée aux défis de l’heure, et aux mutations politico-économiques». «Dans notre espace géographique, les défis auxquels nous sommes confrontés sont plus graves, au regard des crises multidimensionnelle que connaît notre région, et des foyers de tension dans nombre de pays voisins, le long de nos frontières», dira Abdelmadjid Tebboune. Il citera le cas du «Sahara occidental où les affrontements militaires ont repris entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaines» et celui de la crise en Libye en sus du «statu quo qui se poursuit dans la région du Sahel sous l’influence de nombreux facteurs liés aux conflits multiformes, à la propagation de la menace terroriste et au crime organisé sous toutes ses formes».

aucune ingérence étrangère

Pour le président de la République, la diplomatie algérienne aura brillé par une constance en matière de politique étrangère. Une constance en matière de soutien au droit des peuples à l’autodétermination, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, au règlement pacifique des conflits, à la promotion et à la consolidation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ou encore à l’impératif d’établir des relations internationales justes et équilibrées, et le non-alignement.

L’occasion pour le chef de l’Etat de rappeler que l’Algérie n’accepte aucune ingérence dans ses affaires intérieures.

Les menaces d’une guerre de 4e génération

Le Chef de l’Etat avertira les représentants diplomatiques et consulaires algériens des «menaces directes visant à affaiblir l’Algérie par le biais d’une guerre dite de « quatrième génération » dans le cadre d’un vaste plan ciblant, au-delà de l’Algérie, l’Afrique et le Moyen-Orient».

Les normalisations de l’Etat israélien avec de nombreux pays africains, arabes et musulmans constituent, sans nul doute, la principale menace à la stabilité dans la région et sur le continent. Les instances africaines et arabes se trouvent, aujourd’hui, minées par l’intrusion de l’Etat hébreu qui aura réussi à casser leur dynamique et leur unité.

Prioriser la candidature de l’Algérie au conseil de sécurité de l’ONU

Conscient de l’importance d’une présence massive sur divers fronts, Abdelmadjid Tebboune rappellera, de prime abord, la priorité qui doit être accordée au prochain mandat de l’Algérie en qualité de membre au Conseil de sécurité onusien pour la période 2024-2025.

Il insistera, également, sur l’impératif de «coopérer avec les Etats qui partagent nos points de vue et nos positions au sujet du renforcement du rôle de l’ONU pour l’amener à s’acquitter de ses responsabilités, notamment envers les peuples palestinien et sahraoui».

Sur le plan continental, un raffermissement des liens fraternité et d’amitié avec les Etats africains est plus que nécessaire, à ses yeux, dans la mesure où «cela constitue la profondeur stratégique, géographique et civilisationnelle de notre pays». Il ouvrira la parenthèse de l’Union africaine (UA) avec laquelle il préconise de se rapprocher davantage. Il en est de même avec la ligue arabe.

Booster la diplomatie économique

En matière de partenariats, le président de la République réitérera son orientation pour le «développement des relations politiques, économiques et commerciales avec nos principaux partenaires en Europe, en Amérique du Nord et en Asie ».

Il avertira, encore une fois, le rejet de l’Algérie quant aux ingérences dans ses affaires internes, particulièrement dans les relations bilatérales avec ses partenaires européens.

Soutien à la diaspora

Le chef de l’Etat n’a pas manqué de s’exprimer sur la communauté algérienne établie à l’étranger, annonçant de nouveaux engagements visant à protéger leurs intérêts.

Lors de son discours prononcé à l’ouverture de cette conférence, Abdelmadjid Tebboune a appelé à défendre les intérêts des Algériens établis à l’étranger, et a exhorté, à cette occasion, les chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes à mobiliser des avocats pour défendre les intérêts des algériens établis à l’étranger. «Je me suis engagé à défendre n’importe quel algérien, partout dans le monde, même s’il est loin, car il est sous la protection de l’Etat», a réaffirmé le président de la République. Il ajoutera, à ce propos, que «des numéros verts ont été mis en place au profit des membres de le communauté, et pourquoi pas allouer un budget pour engager des avocats pour les défendre en cas d’injustice». Pour le chef de l’Etat, la communauté algérienne installée dans les quatre coins du monde recèle des compétences lui permettant d’apporter un plus qualitatif aux efforts de développement dans notre pays. Il ne manquera pas d’inviter les diplomates à être plus entreprenants vis-à-vis des sociétés étrangères, mais aussi soutenir les entreprises nationales en vue d’accéder aux marchés internationaux.

B. A.

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