La FAO évoque une hausse des prix inédite et des pénuries de produits alimentaires : L’Algérie dans le vert  

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/L’envolée des prix des produits alimentaires sur le marché local demeure toujours d’actualité, en particulier durant ce mois sacré, comme c’est d’ailleurs le cas dans de nombreux pays au monde qui viennent de sortir de la crise sanitaire pour entrer dans une autre zone de perturbation, celle de la crise russo-ukrainienne et son impact sur le marché international des produits alimentaires. 

D’après le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation, les prix des denrées alimentaires ont enregistré un «bond géant», jamais enregistré depuis 14 ans. «L’indice des prix alimentaires a atteint son troisième record consécutif bondissant de 34% par rapport à la même période de l’année dernière, et ce, suite à la crise en Ukraine dont les deux pays en conflit représentent 30% du marché mondial du blé», lit-on dans le rapport de l’organisation onusienne. D’après la même source, le risque d’une crise alimentaire mondiale est également présent en raison de la dépendance de l’agriculture mondiale, européenne en particulier, des intrants et produits en provenance du marché russe et ukrainien comme c’est le cas des engrais et d’autres produits.   

Une question sensible pour les gouvernements

Désormais, cette hausse des prix de produits alimentaires sur le marché international est une question très sensible pour les gouvernements qui se retrouvent dans l’obligation de gérer une inflation importée. En fait, face à l’augmentation des prix de produits de large consommation en particulier les céréales dont les cours ont augmenté de 37%, atteignant également un niveau record, selon l’organisation onusienne, le risque de pénurie touchera principalement les pays qui s’approvisionnent des marchés russe et ukrainien.  «Le conflit en cours en Ukraine accroît les inquiétudes quant à son impact sur la sécurité alimentaire dans le monde, la FAO constate des augmentations des prix des denrées alimentaires dans tous les domaines», ajoute la même source. Le risque d’un arrêt brusque ou d’une réduction importante des exportations des céréales n’est pas écarté. Les expert de la FAO estiment que «face aux fermetures de ports en Ukraine et aux difficultés d’écoulement prévues en Fédération de Russie du fait des sanctions économiques, on en vient à douter que ces exportations puissent se matérialiser. Au début du mois de mars, l’Ukraine a également annoncé qu’elle imposerait l’obtention d’une licence pour les exportations de divers produits, dont le blé et le maïs, mais il est possible que l’effet de cette mesure soit masqué par d’autres facteurs limitant les exportations, comme les fermetures de ports.» Pour ce qui est du cas de l’Algérie, qui a déjà procédé depuis quelques mois à la diversification de ses fournisseurs en matière de produits alimentaires, en particulier le blé, le risque de se retrouver face à des pénuries à ce niveau est écarté, d’après le dernier rapport de la Banque mondiale du mois de mars dernier. Concernant le blé qui est l’un des principaux produits de large consommation dans le pays, l’Algérie a importé pour 2,1 millions de tonnes depuis le mois de décembre dernier. Il s’agit d’une mesure prise pour constituer des stocks jusqu’à la fin de l’année en cours. Le dernier appel d’offres, dans ce sens, a pris fin le mois de mars dernier pour l’acquisition de 600.000 tonnes de blé de différentes origines.  Enfin, même avec la constitution de stocks importants en la matière qui devront tenir jusqu’à à la fin de l’année courante, d’après les responsables du secteur de l’agriculture, la question de la sécurité alimentaire se pose ces derniers temps avec acuité et de nombreux spécialistes insistent sur la mise en place d’une politique agricole capable de répondre aux défis de l’heure : assurer et garantir la sécurité alimentaire des Algériens.

  1. B.