L’Algérie, 1 er pays africain à fabriquer la matière première de l’insuline

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PAR ASSIA T.

En quelques décennies, l’Algérie s’est hissée parmi les principaux producteurs pharmaceutiques d’Afrique. Un changement de paradigme auquel plusieurs laboratoires ont contribué, à l’image de ceux de Saidal qui a réussi à accroître son chiffre d’affaires de 35% en 2023. Le groupe va encore franchir une étape importante à travers son unité de production implantée à Batna, qui a fait l’objet d’une visite d’inspection effectuée par le ministre de la l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun.

« Ce qui n’était qu’un rêve il y a une dizaine d’années sera bientôt une réalité, bien matérialisée sur le terrain », a dit le ministre de la production pharmaceutique. Cette usine sera en effet spécialisée dans la production de cristaux d’insuline. Ainsi, l’Algérie « sera le premier pays africain à fabriquer ce produit », s’est réjoui M. Aoun. Selon les explications fournies au ministre par les responsables centraux et locaux du groupe Saidal, la future usine de production de cristaux d’insuline, à réaliser sur une superficie de 6000 m2 près du siège de l’unité commerciale de l’entreprise, dans la zone industrielle de Kechida, aura une capacité de production de 1500 kg par an de cristaux d’insuline. Une cadence qui permettra
de répondre largement aux besoins du marché local.

Les deux tiers de la production seront exportés

En effet, les besoins de l’Algérie en termes d’insuline, en tant que produit fini, sont estimés à 500 kg, ce qui permettra de destiner le reste à l’exportation, a laissé entendre le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique depuis la wilaya de Batna. Présent sur le terrain, le ministre a insisté sur la nécessité d’entamer la réalisation de l’usine « avant le début du mois de juin prochain », d’autant, a soutenu le ministre, que toutes les conditions sont réunies. Le démarrage de la production de ce produit « permettra le parachèvement de la chaîne de production d’insuline au niveau national, de la matière première jusqu’aux stylos à insuline », a-t-il précisé.

Les travaux de réalisation de l’usine, qui générera 200 emplois à sa mise en service, seront entamés « au cours du premier semestre de cette année », pour un délai de 36 mois, « avec un transfert total de technologie », a-t-on assuré.

Un pas en avant qui s’ajoute non seulement à plusieurs déjà mis en œuvre, mais aussi à
d’autres envisagés. Dans un entretien accordé dernièrement à une chaîne de télévision privée, le PDG de Saidal avait fait savoir que le groupe comptait se lancer dans la production de la matière première pour les antibiotiques. Une opération qui « devrait avoir lieu à partir de l’unité de production de Médéa actuellement en phase d’aménagement », d’après M. Kouidri.

Il s’agit d’un produit « rarissime », pour sa caractéristique « énergivore », autrement dit
consommateur d’énergie, d’après le PDG du groupe Saidal. « Une condition dont dispose l’Algérie et donc qui lui permet d’être compétitive », s’était réjoui le PDG de Saidal. Des productions futures qui viendront booster le taux de couverture du marché national en produits pharmaceutiques fabriqués localement s’établissant en fin 2023 à 68%.

A. T.