L’Algérie montre à l’UE la seule voie à suivre : Investir d’abord, le gaz suivra

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L’Algérie est particulièrement courtisée par l’Union européenne qui vise à réduire sa dépendance du gaz russe. De ce fait, elle est devenue l’une des alternatives les plus efficientes en termes d’approvisionnement pour le vieux continent, qui traverse des moments difficiles en raison de la réduction des exportations russes en gaz.

À l’occasion de la réunion du forum d’affaire Algérie-Union européenne, le premier ministre Aimene Benabderrahmane et la commissaire européenne à l’énergie Kadri Simson ont adopté un discours clair, affichant les attentes des uns et des autres.

En effet, si pour la commissaire européenne à l’énergie la question du «gaz est centrale», Benabderrahmane a axé son intervention sur la nécessité de l’implication financière de l’Union européenne dans les projets énergétiques en Algérie.

De ce fait, le premier ministre a exprimé clairement la position de l’Algérie sur cette question qui nécessite, selon lui, d’esquisser des perspectives du partenariat énergétique Algérie-Union européenne à la faveur d’une démarche «collective» et d’une «approche inclusive».

Face à l’accroissement de la demande sur le gaz algérien, le premier ministre affirme que «malgré le niveau satisfaisant des exportations du pays vers l’Europe, l’Algérie continue à consentir, sur le plan national comme sur le plan régional pour aider l’Europe à traverser sa crise énergétique, les investissements dans le secteur gazier en Algérie et la relance du projet de gazoduc transsaharien». Un projet qui se veut «un choix stratégique à même d’assurer la sécurité énergétique du pays et celle de l’Europe», explique-t-il.

Le gazoduc transsaharien comme exemple

Pour le premier ministre, le dialogue sur la question énergétique entre l’Algérie et l’UE doit tenir compte des « objectifs, capacités et ressources des différentes parties, pour rendre possible ce rapprochement qui doit couvrir tous les aspects liés à l’énergie, et ne pas se limiter à la seule activité des hydrocarbures », explique-t-il.

En d’autres termes, pour l’Algérie qui dispose d’importantes ressources naturelles, «la coopération en matière de financement est également nécessaire», a avancé M. Benabderrahmane, soulignant que les deux parties doivent «trouver des mécanismes qui permettent aux États, aux banques, aux institutions financières et aux entreprises de supporter ensemble la charge des financements et de partager les risques potentiels».

De ce fait, le premier exprime clairement la position de l’Algérie dont le développement des ressources naturelles requiert des investissements en amont, afin de réaliser de nouvelles découvertes dans le domaine des hydrocarbures, de ce fait répondre à la forte demande européenne sur le gaz algérien.

Le premier ministre a invité les partenaires européens à participer au financement des projets énergétiques en Algérie et «à œuvrer de concert avec nous à l’effet de nous permettre d’augmenter nos capacités de production des hydrocarbures, notamment du gaz, ce qui nous permettra de garantir nos intérêts communs, assurer la sécurité énergétique pour les deux parties et d’avancer vers une transition énergétique dans le cadre d’un développement durable».

Un plan d’action pour concrétiser les projets programmés

Pour sa part, le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a annoncé hier la mise en place d’un plan d’action visant la concrétisation des projets programmés dans le cadre de la coopération énergétique Algérie-UE.

Selon ce dernier, la coopération entre les deux parties ne doit pas se limiter à l’énergie fossile, le gaz en particulier, mais la coopération doit également toucher d’autres volets dans le secteur des énergies renouvelables, de l’électricité, de l’hydrogène. Outre le gaz, «les deux parties ont abordé l’accès de l’Algérie aux marchés internationaux et européens de l’électricité, car étant un pays qui produit l’électricité en quantité importante lui permettant de l’exporter».

Lors de cette rencontre, il est également question de l’éventualité de développement de l’hydrogène qui est une nouvelle ressource de l’énergie que l’UE classe parmi les projets de l’avenir qui bénéficie d’un appui important dans le cadre de son programme énergétique. Le ministre affirme dans ce sens que l’Algérie «a procédé au lancement de projets pilotes pour développer l’hydrogène par les groupes publics, Sonatrach et Sonelgaz».

A. B.